L’ancien président de la délégation spéciale de Kindia a été reconduit à la maison centrale de Conakry ce lundi 9 août 2021. La fin du régime de semi-liberté à lui accordée est dénoncée par sa formation politique. Pour l’UFDG, les raisons évoquées par l’administration pénitentiaire pour expliquer cette mesure extrême ne sont pas fondées. Le parti dirigé par Cellou Dalein tire à boulets rouges sur le régime du président Alpha Condé à travers un communiqué rendu public à cet après-midi
Ci-dessous copie :
Alpha Condé vient de mettre fin à la liberté conditionnelle
de l’ancien Président de la Délégation Spéciale de Kindia. Sur ses
instructions, Abdoulaye Bah, qui jouissait jusqu’à ce matin, pour des raisons
de santé, d’une liberté conditionnelle, vient d’être renvoyé à la maison
centrale de Coronthie.
Convoqué par le Directeur de l’Administration pénitentiaire,
Abdoulaye Bah, accompagné de son père et de l’avocat Salifou Béavogui, s’est
présenté ce lundi au Ministère de la Justice où il lui a été notifié qu’il est
mis fin à sa liberté conditionnelle. Sans aucune explication, il a été
reconduit manu militari à la maison centrale. Le Ministère de la justice, à
travers un communiqué diffusé un peu plus tard, affirme que M. Bah n’a pas
respecté les termes et conditions du régime de semi-liberté surveillée qui lui
a été accordé et se serait livré à des appels à la désobéissance civile et à
des atteintes aux Institutions de la République.
L’obligation de ne pas sortir de Conakry sans autorisation
préalable de l’Administration pénitentiaire et répondre le cas échéant à toute
convocation de celle-ci étaient, au regard du communiqué publié le 16 juillet
par la même administration, les seules conditions attachées à cette liberté
provisoire. Abdoulaye Bah n’a pourtant violé aucune de ces deux conditions.
Exprimer son opinion, du reste déjà connue, sur les résultats de l’élection
présidentielle du 18 octobre, ne saurait non plus être considéré comme un appel
à la désobéissance civile ou une atteinte aux Institutions de la République.
Mais comme on dit qui veut abattre son chien l’accuse de
rage. Cette décision de ramener en prison ce cadre indomptable et incorruptible
de l’UFDG, alors qu’il est loin d’avoir recouvré sa santé, procède de la seule
volonté d’Alpha Condé d’affaiblir notre grand Parti, de bâillonner l’Opposition
et de faire taire toute voix discordante. Mais qu’il se détrompe. Cette
décision injuste et inhumaine ne fera que rassembler et galvaniser davantage
les citoyens Guinéens épris de paix, de justice et de démocratie, au premier
rang desquels les militants de l’UFDG et de l’ANAD.
L’UFDG renouvelle sa solidarité à Abdoulaye Bah et aux 85
otages politiques qu’il rejoint aujourd’hui à la maison centrale, dont
notamment Etienne Soropogui, Oumar Sylla alias « Fonikè Menguè », Ismaël Condé,
Mamady Onivogui et l’Imam El Hadj Abdoulaye Bah. Conakry, le 9 août 2021
La Direction Nationale de l’UFDG