Les cérémonies de pose de la première des travaux de reconstruction des aérodromes régionaux ont été utilisées comme des tribunes par le Premier ministre guinéen, pour tailler des croupières à certains dirigeants de la deuxième république. Dr Bernard Goumou s’en est donné à cœur, en les accusant d’avoir bradé la défunte compagnie « Air Guinée », dans leur course effrénée de vouloir à tout prix manger du tout cuit. De quoi apporter de l’eau au moulin de la Crief, qui tente de faire cracher le morceau à Dalein et Cie. A tort ou à raison.

Le Premier ministre, chef du gouvernement, Dr Bernard Goumou a profité de la cérémonie de lancement des travaux de reconstruction des aérodromes régionaux, pour voler dans les plumes de certains dirigeants de la deuxième république. Qu’il accuse sans les nommer, d’avoir spolié le patrimoine national, qu’était la compagnie aérienne « Air Guinée ». Pour le locataire du palais de la Colombe, ce n’est pas Dieu qui a tué « Air Guinée ». Par ce message subliminal, Dr Goumou n’a fait qu’apostropher ceux qui sont soupçonnés d’avoir cannibalisé la défunte compagnie nationale. C’est le cas de Dalein, le président de l’Union des forces démocratiques de guinée (Ufdg), qu’on voudrait coûte que coûte couler à tort ou à raison, avec cette fameuse affaire du diable.   

Aussi bien à Kankan, N’Zérékoré, Faranah, qu’à N’Zérékoré, partout où il est passé, dans le cadre de la pose de la pierre de ces aérodromes régionaux, Dr Bernard Goumou a profité de l’opportunité pour remuer le couteau dans la plaie encore béante de cette affaire de liquidation des appareils de cette compagnie, survenue sous l’ère Conté. Et dont la Crief s’est saisie, en vue de faire toute la lumière sur la vente des Boeings 737, qui constituaient l’essentiel de la flotte de cette compagnie nationale, héritée de la première république.

Ces piques du Dr Goumou viseraient vraisemblablement en premier M. Cellou Dalein Diallo. Vu que le président de l’Union des forces démocratiques de guinée (Ufdg) est cité dans le dossier en cours d’examen au niveau de la Crief. Cette cour demande d’ailleurs des comptes à Dalein, qui était ministre des Transports au moment des faits.

Une affaire impliquant aussi l’homme d'affaires Mamadou Sylla et l’ancien ministre de l’Economie et des finances, Cheik Ahmed Camara. Tous deux mis en examen par les juges de la Crief. En attendant le leader de l’Ufdg, absent du pays. Qui pourrait bien évidemment passer à la trappe, une fois de retour au bercail.

Plusieurs convocations lui ayant été d’ailleurs adressées, sans suite. En guise de contrefeu, Dalein continue de clamer son innocence. Se disant victime d’une cabale judiciaire.

Mais ces discours du Premier ministre Goumou, précédé d’une récente sortie du ministre de la Justice et garde des sceaux qui, sur une radio de la place, a déclaré qu’il était inéluctable que cette affaire soit tirée au clair, prouve à suffisance la détermination de la justice, à aller jusqu’au bout dans ce dossier.

Le procureur de la Crief, M. Aly Touré serait d’ailleurs dans cette prédisposition, depuis le départ. L’adage selon lequel : « on ne prête qu’aux riches », sied bien à ce que certains observateurs qualifient de chasse aux sorcières.

On pourrait en conclure, sans risque de se tromper, que pour Dalein, la voie du salut devrait forcément passer par la Crief. Dans la longue marche qu’il poursuit vers le palais présidentiel. A moins que la providence n’en décide autrement. En tout état de cause, bien des gens pensent qu’il a intérêt à affronter la justice de face, pour conjurer définitivement les démons de « Air Guinée », qui continuent de le hanter.

Mamadou Dian Baldé