La dépouille de feue Hadja Djènè Kaba a rejoint sa dernière demeure ce
dimanche, dans un cimetière de Kankan, sa ville d’origine. C’est l’épilogue en
queue de poisson d’un psychodrame familial, digne d’un drame cornélien. Dont
les protagonistes se sont tirés la bourre, jusqu’au bout. Avec d’un côté, un
vieil homme, doublement affecté par la perte de son pouvoir et celle de son
épouse, et de l’autre, les enfants de sa défunte épouse, décidés coûte que
coûte à venger leur mère, dont le sort d’épouse bafouillée était un secret de
polichinelle.
Le comportement égomaniaque a
pris le dessus, dans ce mélodrame que nous ont servi l’ancien président Alpha
Condé et ses belles-filles, autour de la dépouille de Hadja Djènè Kaba. Se
livrant ainsi à une curée, des plus sordides.
In fine, le vieil a dû rendre les
armes et se mettre à carreau. Face à l’opiniâtreté des enfants de la défunte,
appuyés par un troisième larron, qu’est le Cnrd. Qui a fait de ces obsèques,
une affaire d’État. Ayant tenu coûte que coûte à rendre hommage à l’illustre
disparue.
Ainsi la dépouille au lieu de
transiter par Istanbul en Turquie comme souhaité par l’époux, sera acheminée
par un vol direct Paris-Conakry. La cérémonie d’hommage qui fut organisée à cet
effet, sera mise à profit par le gouvernement pour décerner à Djènè Kaba la
croix de Grand commandeur de l’ordre du mérite.
Un pied de nez fait à l’ancien
président, qui avait pourtant intimé aux autorités de Conakry, de se garder
d’approcher la dépouille de son épouse.
Face à la tournure prise par les
événements, Alpha Condé a invité son parti et ses sympathisants à boycotter les
funérailles de sa défunte épouse. Un baroud d’honneur qui vient en rajouter à
toute cette vilénie.
Dans la même veine, Maître
Tidiani Guindo, avocat à la Cour d’Appel de Paris, constitué par le président
déchu, dans ce bras de fer, s’est fendu d’un communiqué, pour accuser l’Elysée
et la junte guinéenne d’avoir fait chorus, pour écarter le veuf des funérailles
de Djènè Kaba.
C’est pour respecter ce mot
d'ordre que certains militants du parti ont pris leur distance avec la
dépouille. Refusant d’effectuer la prière mortuaire organisée à cet effet.
N’empêche, Djènè Kaba a été inhumée selon le rite musulman.
Un autre audio a fait d’ailleurs
son apparition sur la toile, dans lequel on entend la défunte exprimer son
désarroi moral et financier, d’une voix haletante, à un interlocuteur dont on
ignore l’identité.
De quoi apporter de l’eau au
moulin des observateurs qui, dès le début de ce psychodrame familial, ont
toujours cru qu’entre Alpha et sa Djènè, il n’y avait aucune romance
sentimentale. Toute cette histoire ne pouvait que finir en queue de poisson.
Mamadou Dian Baldé