Le procès des présumés ravisseurs d'El hadj Doura a repris cet après-midi devant le tribunal criminel de Dixinn. Les interrogatoires se poursuivent avec un nouvel accusé du nom de Thierno Mamoudou Kanne. Il est poursuivi pour enlèvement, séquestration, complicité, recel, abstention délictueuse, et blanchiment de capitaux. L’accusé a nié les faits et dit avoir refusé de garder les 99 mille $ de la rançon.
A la barre,
l’accusé ne reconnaît pas les faits. Selon lui, Elhadj Mamoudou Diallo, le
présumé cerveau de l'enlèvement, s'est déplacé pour aller le trouver chez lui à
Enco 5 pour lui confier un montant de 99 mille dollars. C'était le dimanche, 10
décembre 2017. Il n'avait pas voulu prendre l'argent à cause de son importance.
Il n’en connaissait pas non plus l'origine.
Il soutient
avoir retourné l’argent à Elhadj par l'intermédiaire d'Idrissa Diallo, un autre
accusé. Confrontés à la barre, ses propos ont été confirmés par le présumé
cerveau. Cet enseignant de profession travaille pour Elhadj Mamadou Diallo dans
une boutique à Madina depuis 2014.
Dans la
foulée, les avocats de la partie civile ont cherché à creuser les relations
professionnelles qui lient Thierno Mamoudou Kanne à El hadj Mamadou Diallo.
Selon le premier, il enseignait jusqu'en 2014. C'est à cette date, a-t-il
poursuivi, qu'il a été mis en contact avec le présumé cerveau de l'enlèvement
d'El hadj Doura par l'intermédiaire de la belle-sœur de ce dernier, camarade de
promotion à lui. La dame lui aurait dit qu'El Hadj est revenu de l'Allemagne où
il a passé 10 ans pour investir à Madina. C'est comme ça, a indiqué Kanne,
qu'il a accepté de travailler pour Elhadj dans une boutique de produits
pharmaceutiques. Pour lui, jusqu'au moment où ils se sont retrouvés dans cette
affaire d'enlèvement, il n'a jamais douté de la moralité de son patron. Thierno
Mamoudou Kanne a aussi a ajouté qu'il ne pouvait jamais imaginer qu'Elhadj pouvait
être impliqué dans des affaires d'enlèvement.
Après l’interrogatoire
de Thierno Mamoudou Kanne, un de ses avocats va demander sa remise en liberté.
Pour Me Mamoudou Sané, rien ne prouve que son client est impliqué dans ce
dossier. « On lui a simplement confié de l'argent. Il ne connaissait pas
son origine, et il l'a retourné en l’état ».
Le procureur
Daouda Diomandé et les avocats de la partie civile ont estimé que cette demande
n'est pas opportune. Ils ont demandé son rejet pur et simple, au risque de
compromettre la suite dossier.
La dernière
décision reviendra au juge
Sékou Diatéya Camara.