Affaire Pegasus : des téléphones d’Emmanuel Macron et d’Édouard Philippe visés par le Maroc

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  • 21 juillet 2021 08:50

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Des numéros du président Emmanuel Macron et de membres du gouvernement français, dont l’ancien Premier ministre Édouard Philippe, ont été visés en 2019 par le Maroc selon l’organisation Forbidden Stories, un consortium de médias à l’origine des révélations sur le logiciel de surveillance Pegasus.

Des numéros du président Emmanuel Macron et de membres du gouvernement figurent sur une liste de cibles potentielles du logiciel Pegasus, utilisé par certains États pour espionner des personnalités, a déclaré, mardi 20 juillet, Laurent Richard, directeur de l’organisation Forbidden Stories, confirmant une information du Monde.

Le quotidien a révélé mardi que ces numéros, dont celui de l’ancien Premier ministre Édouard Philippe et de 14 membres du gouvernement, figuraient “dans la liste des numéros sélectionnés par un service de sécurité de l’État marocain, utilisateur du logiciel espion Pegasus, pour un potentiel piratage”.

“On a trouvé ces numéros de téléphone, mais on n’a pas pu faire d’enquête technique évidemment sur le téléphone d’Emmanuel Macron” pour vérifier s’il a été infecté par ce logiciel et donc “cela ne nous dit pas si le président a été réellement espionné”, a expliqué le directeur de Forbidden Stories, sur la chaîne d’info LCI.

Mais selon lui, que le président ait été ou pas espionné, cela “montre en tout cas qu’il y a eu un intérêt de le faire”.

“Si les faits sont avérés, ils sont évidemment très graves. Toute la lumière sera faite sur ces révélations de presse”, a réagi la présidence, interrogée par l’AFP pour savoir si le chef de l’État avait été “potentiellement espionné” via Pegasus.

Selon Radio France et Le Monde, outre Édouard Philippe et son épouse, des ministres de premier plan, à l’époque où leurs numéros ont été sélectionnés, figurent sur cette liste, dont Jean-Yves Le Drian, Christophe Castaner, Gérald Darmanin, Bruno Le Maire ou François de Rugy.

Mais aussi des parlementaires et responsables politiques comme François Bayrou du MoDem, le député de La France insoumise Adrien Quatennens, ou Gilles Le Gendre (LREM).

Interrogé par les députés sur la présence de journalistes et politiques français dans la liste Pegasus, le Premier ministre Jean Castex avait indiqué que des investigations étaient en cours pour vérifier “la matérialité” des faits allégués.

Révélations en cascade

Le président français n’est pas le seul chef d’État dont le téléphone a peut-être été espionné via Pegasus.

Selon Radio France, le roi du Maroc Mohammed VI et son entourage “sont sur la liste des cibles potentielles”, et d’après le Washington Post, autre membre du consortium de médias enquêtant sur cette affaire, elle contient des numéros de deux autres présidents, l’Irakien Barham Saleh et le Sud-Africain Cyril Ramaphosa.

Le Washington Post avance également les noms de trois Premiers ministres en exercice, ceux du Pakistan, Imran Khan, de l’Égypte, Mostafa Madbouli, et du Maroc, Saad-Eddine El Othmani, et d’un total de sept Premiers ministres au moment où ils ont été sélectionnés sur la liste, dont le Libanais Saad Hariri, l’Ougandais Ruhakana Rugunda et le Belge Charles Michel.

Interrogé sur franceinfo, François de Rugy a souhaité que “le Maroc fournisse des explications à la France, au gouvernement français et à une personnalité comme (lui) qui étai(t) membre du gouvernement français lorsqu’il y a eu une tentative d’intrusion et de captation des données de (son) téléphone portable”, tandis que Gilles Le Gendre a dénoncé sur Twitter “l’extrême gravité de cet espionnage à grande échelle” révélé par le quotidien.

Avant même que ces nouvelles informations n’aient été dévoilées, la justice française a ouvert une enquête mardi pour examiner la plainte de journalistes qui auraient également été ciblés par le Maroc à l’aide de Pegasus, selon le consortium.

Forbidden Stories et l’association Amnesty International ont obtenu une liste de 50 000 numéros de téléphone sélectionnés par les clients de NSO depuis 2016 pour une surveillance potentielle et l’ont partagée avec un consortium de 17 médias qui ont révélé son existence dimanche.

Avec AFP

 

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