Egalement, les journalistes
parlementaires proposent à ce que l’abolition de la peine de mort et la
condamnation à la perpétuité de tout auteur reconnu coupable de viol sur mineur
fassent partie des intangibilités.
Type de pouvoir : le RJPG propose
un pouvoir présidentiel encadré ou semi parlementaire, avec l’élection d’un
ticket présidentiel composé d’un Président et d’un Vice-président. Le
Vice-président élu ne doit pas être de la même région que le Président et doit
être le dauphin constitutionnel. En cas de vacance du pouvoir, le
Vice-Président achève le mandat du Président.
L’Assemblée nationale devra
disposer de réels pouvoirs de contrôle de l’action gouvernementale et être en
mesure de renvoyer le gouvernement et même de destituer le Président, selon des
règles bien définies. Les questions orales et écrites au gouvernement devraient
être maintenues.
Pour équilibrer les pouvoirs,
l’Assemblée nationale devra disposer des moyens d’approuver ou de rejeter les
personnes choisies par le Président pour les différents postes, à commencer par
le Premier ministre.
Conditions d’éligibilité et durée
des mandats: pour être élu député, le candidat doit être de nationalité
guinéenne, avoir au moins 25 ans révolus, être présenté par un parti politique
et répondre aux autres critères de moralité et de santé. Le mandat d’une
législature doit être de 5 ans. Pour être candidat à l’élection présidentielle,
les principales conditions sont : être de nationalité guinéenne, être âgé de 40
à 75 ans, être en bonne santé physique et morale, n’avoir jamais fait l’objet
de poursuite et de condamnation. Et en cas d’élection, publier son bulletin de
santé, à chaque fois qu’il fait son bilan médical.
De la tenue des élections : Comme
au Ghana et dans certains pays démocratiques, la tenue de tous les scrutins en
une seule opération et à une date institutionnalisée peut aider à résoudre le
problème d’instabilité politique. Le RJPG propose par exemple, le premier
dimanche du mois de septembre de chaque année électorale comme date des
différents scrutins.
Création des partis politiques et
participation aux consultations électorales : revoir systématiquement la
création, la composition et le fonctionnement des partis politiques. Exiger le
caractère national de ces entités politiques. Pour participer aux élections
locales, permettre à toute formation agréée et qui est à jour, de participer à
la compétition, en respectant la loi sur la parité et la présence des personnes
vulnérables. Au niveau local, la compétition doit être ouverte aux candidatures
indépendantes. Et dès après la tenue des élections locales, selon un calendrier
réaliste, les Conseils de District et de Quartier doivent être installés tout
comme les Conseillers régionaux, élus indirectement.
L’organisation administrative de
l’Etat : supprimer les régions administratives au profit des régions naturelles
avec l’élection d’un Gouverneur par les collectivités composant la région et
doté des pouvoirs et des compétences nécessaires pour l’administration de
chacune des quatre régions naturelles du pays et la capitale. D’ailleurs, la
candidature à l’élection présidentielle, pourrait être subordonnée
nécessairement par le passage à la tête d’un des gouvernorats et à l’obtention
au niveau national de 5% des signatures des élus locaux pour les candidats.
Du pouvoir judiciaire :
La Cour Suprême doit être
renforcée par le retour en son sein de la Cour des Comptes et de la Cour
Constitutionnelle.
La Haute Cour de justice qui doit
être mise en place dès après l’installation du Bureau de l’Assemblée nationale
pour juger le Président de la République, les Présidents des institutions
républicaines, les ministres et responsables des régies financières, en cas de
trahison, de corruption, de détournement de deniers publics. En tout état de cause,
le RJPG demande le maintien et le renforcement des pouvoirs de la CRIEF.
Le Conseil supérieur de la
magistrature doit comprendre uniquement de personnes issues de la société
civile (activistes des droits de l’homme et du monde académique) et chargé de
veiller au respect de l’indépendance du pouvoir judicaire. En tout état de
cause, il ne doit ni avoir la présence de représentant du Président de la
république, de l’Assemblée nationale et du ministère de la justice.
De l’organe électoral : mettre en
place une CENI purement technique avec un seul mandat de 7 ans non renouvelable
et des objectifs bien précis.
De la prise en compte des
personnes vulnérables et des minorités : l’Etat doit œuvrer à mettre en place
des orphelinats et au moins une école de jeunes filles dans toutes les communes
rurales et urbaines du pays pour recueillir et élever les enfants déshérités et
vulnérables. Plus personne ne devra être laissée pour compte dans le pays. De
même, un pourcentage précis doit être défini pour le respect du genre, la
présence des personnes handicapées et les minorités dans tous les organes de
l’Etat.
Du nombre des institutions
républicaines : en Plus de la Présidence de la République, l’Assemblée
nationale et la Cour Suprême, créer la Haute cour de justice, reconduire le
Conseil économique social et environnemental (CESE) et la Haute autorité de la
communication (HAC), la Commission nationale électorale indépendante, CENI, qui
doivent impérativement être logées dans des bâtiments de l’Etat pour une
question de souveraineté républicaine. La suppression pure et simple du
Médiateur de la république, de l’INIDH, de la Cour des comptes et de la Cour
constitutionnelle qui sont perçus comme de grands budgétivores aux résultats
peu concluants. On peut se passer également du Haut conseil des collectivités
qui n’a jamais existé.
De la promotion de la bonne
gouvernance et la protection de l’environnement :
Le RJPG propose
l’institutionnalisation du journalisme d’investigation comme au Ghana avec un
soutien remarquable et la formation nécessaire des journalistes spécialisés.
Egalement, le RJPG plaide pour que les têtes de sources, les cours d’eau et
leurs lits soient classés comme patrimoine national de l’Etat. Ce qui pourra
nous éviter de faire de nos barrages hydroélectriques des éléphants géants
demain. Supprimer par une loi la production des sachets plastiques.
L’élimination de la double
nationalité pour l’occupation des postes électifs au niveau national et des
postes stratégiques civils, militaires et paramilitaires.
La publication des salaires du
Président de la république au dernier commis de l’Etat, selon les services. La
déclaration des biens sur l’honneur de tous les hauts cadres de l’Etat, des
Présidents des institutions civils et militaires avant et après leur prise de
fonction.
L’exigence du plan de carrière
dans l’administration publique et de tous les services de l’Etat. Dans les
institutions républicaines, le personnel fait l’objet d’oubli dans ce cadre
quand il s’agit notamment de promotion, du traitement salarial et des autres
avantages.
Pour bannir l’ethnocentrisme, le
réseau des journalistes parlementaires propose deux choses :
Les mariages mixtes avec de réels
avantages allant des promotions pour le couple à la prise en charge des enfants
au point de vue scolarité, santé et facilité de logement de logement pour le
couple.
La suppression pure et simple des
noms de famille, comme au Niger avec le Président Seyni Kountché. Le Président
Habib Bourguiba à son tour a réussi à imposer la monogamie en Tunisie.
Le choix d’une langue nationale.
Les journalistes parlementaires pensent que c’est une décision qui peut
contribuer à lutter contre l’ethnocentrisme, si les populations adhèrent au
choix. Vu la physionomie de notre pays, ce choix nécessite un grand
savoir-faire et de tolérance entre les différentes composantes nationales. Au
RJPG, nous pensons que le SOUSSOU peut être graduellement introduit et enseigné
dans les écoles comme langue nationale. Et le français comme langue de travail.
La prestation de serment du
Président de la République sur la Constitution et sur l’un des livres sacrés,
selon sa confession religieuse devrait être inscrite dans la nouvelle
Constitution. De même pour l’ensemble des hauts cadres de l’Etat, comme cela se
fait actuellement avec le CNRD.
Pour faciliter et encourager les
conditions d’alternance à la tête du pays, le RJPG propose de créer un Conseil
d’Etat qui va regrouper en sein les anciens Chefs d’Etat, les anciens
présidents d’institution et les sommités intellectuelles comme les Recteurs
d’université à la retraite. Ces personnes doivent être apolitiques, non
poursuivies par la justice pour des cas de détournement de deniers publics, de
vol de corruption ou de haute trahison.
Quel est l’intérêt pour les
Guinéens d’adopter de telles réformes ?
La question mérite d’être posée
débattue et comprise par tous.
L’aspiration de tout citoyen est
d’avoir un bien-être social assuré dans un environnement paisible, sécurisé et
stable. De même, les revendications de tout acteur politique, social ou
religieux est de contribuer au processus de démocratisation et de consolidation
de l’Etat de droit pour un développement socioéconomique équilibré du pays.
Ces objectifs qui se rejoignent à
tout point de vue, engagent les Guinéens à se doter d’une Constitution capable
de résister au temps, aux tentations et d’apporter la paix, le développement et
le progrès social. Ce qui passe nécessairement par la lutte contre les
sentiments d’exclusion, d’injustice et de mal gouvernance, qui animent les
populations dans leur grande majorité.
Un système électoral réaliste et
simplifié présente des avantages énormes pour le pays au point de vue
financement (enveloppe financière sensiblement réduite), turbulences politiques
et sociales (moins importantes avec peu ou sans dégâts humains et matériels).
Ce qui enchante également les programmes de développement de longue durée comme
l’exploitation et la transformation des quantités innombrables de ressources
minières (bauxite et fer), la construction d’importants barrages hydro
énergétiques, l’exploitation et la mise en valeur de nos terres agricoles, ce qui
sans nul doute boostera le développement socioéconomique du pays dans tous les
sens et permettra d’améliorer substantiellement la vie de nos concitoyens.
De l’autre, l’instauration d’un
ticket présidentiel, déjà expérimenté et réussi dans d’autres grandes
puissances comme aux Etats Unis d’Amérique et en Chine et même dans des pays de
la sous-région comme au Nigeria, au Ghana et maintenant en Côte d’Ivoire,
permet pour le cas de la Guinée d’avoir une stabilité de longue durée et une
meilleure gestion de l’Etat.
En tout état de cause, le
Président de la république, le Vice-président, le Président de l’Assemblée
nationale, le Premier ministre Chef du gouvernement et le Président de la Cour
suprême devra venir chacun de l’une des régions naturelles du pays et de la
capitale. Des postes dont la désignation va tenir compte obligatoirement des
critères de compétence, d’intégrité et de fidélité aux principes et valeurs de
la république.
Ce qui va bénéficier le pays en
stabilité, d’unité nationale, de cohésion sociale et de paix. Un tel
environnement renforcé par la volonté d’améliorer la gouvernance dans les
différentes structures de l’Etat, va permettre à coup sûr le développement du
pays avec de gros investissements et le démarrage d’importants projets comme le
SIMANDOU et pour le bien de tous.
Propositions de réponses à
certaines questions :
A quelle institution faudrait-il
donner le rôle de stopper un chef d’Etat qui a fini ses mandats
constitutionnels (l’armée, cour suprême, parlement, vice-président).
Avec l’élection d’un ticket
présidentiel, le Vice-président est le seul admis à assurer l’intérim du
Président en cas de vacance du pouvoir. Si un Président, en fin de mandat
constitutionnel s’obstine à garder le pouvoir ou refuse de reconnaitre sa défaite
en cas d’élection présidentielle (pour un second mandat), c’est à la cour
Suprême (au cas où le nombre d’institutions est réduit) de le déclarer déchu et
la force publique est chargée de faire appliquer la décision. Et il est
automatiquement remplacé par son Vice-président.
Comment réduire le nombre de
parti politique. Si oui à combien ?
A travers les élections locales,
on peut exiger un pourcentage à obtenir pour un parti politique d’exister.
Certains critères peuvent être
mis en application :
Si un parti politique ne
participe pas à trois consultations électorales de suite, quel que soit le
motif, son agrément doit être annulé.
Si un parti politique ne tient
pas régulièrement ses Congrès, donc ne respecte pas son Règlement intérieur et
Statut, ne renouvèle pas ses instances, son agrément doit être retiré
Au plan national, si un parti
participe à élection (législative ou présidentielle) et n’a pas un seul siège
de député et ne réunit pas au moins 1% de l’électorat, ne doit pas être
éligible pour le financement des partis politiques.
Pour candidater au niveau
national, tout candidat, parti politique ou coalition de partis doit réunir au
moins 5% de signatures de l’électorat dans au moins 5 des 8 régions
administratives du pays ou 3 des 4 régions naturelles.
Validation par les élus du peuple
du Parlement les nominations des membres du gouvernement, du chef d’état-major
des armées, du Président de la cour suprême et les Présidents des autres
institutions de la République.
Pour ces postes, c’est le type de
pouvoir politique qui déterminera leur mode désignation.
Si le choix est porté sur un
pouvoir présidentiel fort, comme cela a été depuis l’indépendance, alors c’est
le Président de la République qui doit les nommer.
Si c’est un pouvoir
semi-parlementaire (donc semi-présidentiel), il sera question le Président de
la république propose et soumet à l’Assemblée nationale.
Si c’est un pouvoir
parlementaire, leur désignation sera faite par le parlement.
Pour notre cas, nous proposons un
pouvoir semi-présidentiel où le parti majoritaire ou la coalition de partis
majoritaire va désigner le Premier ministre, qui compose son gouvernement. Et
le choix des autres postes stratégiques (Chef major général de l’armée et les
autres institutions républicaines) se fait en concertation entre l’exécutif et
le législatif. Le Président propose 3 noms pour chaque poste qu’il soumet au
parlement. Celui qui a le plus de voix passe.
Devons-nous faire élire par les
citoyens ou faire nommer par le Président de la République les gouverneurs des
régions dans le cadre de la gouvernance locale.
Les gouverneurs de région doivent
être élus par les Conseillers régionaux et l’Etat désigne un gouverneur
délégué. A l’image de la préfecture qui est dirigé par le Préfet et la
sous-préfecture par le Sous-préfet. Les collectivités territoriales élisent
leurs conseils régionaux qui fonctionneront à l’image des communes urbaines et
rurales.
Quel doit être le rôle de justice
dans la société guinéenne, la lutte contre la corruption et le détournement des
deniers publics ?
Dans un pays moderne, la justice
doit être le socle de l’Etat de droit, du développement national et de la
cohésion sociale. Rien ni de durable ni d’utile ne peut se construire sans la
justice.
Pour le cas de la Guinée, il y a
un grand paradoxe qu’il faille relever. Si tous les acteurs de la société
guinéenne réclament justice d’un moment ou à un autre de l’histoire du pays,
force est de constater qu’aucun de ces acteurs ne souhaite se plier aux règles
de la justice, aussi bien dans la conquête du pouvoir que de son exercice. Dans
la conquête, ils sont nombreux à faire fi d’un examen scrupuleux de leur passé
et de leur dossier, condition essentielle d’une compétition saine pour la
gestion des affaires publiques.
Conakry, le 29 mai 2023