L’Union des Forces Démocratiques de Guinée et ses alliés de l’ANAD font la belle aux partis politiques membres du FNDC. Une démarche non pas dénudée de stratégie parce que guidée par la temporalité. L’UFDG se veut de mobiliser davantage au sein du champ politique, caricature Kabinet dans son éditorial.
D’entrée, un premier point d’analyse
s’impose. C’est dire que l’objectif de l’appel de l’UFDG est de fédérer les
forces au-delà les organisations de l’ANAD. Comptant quoique plusieurs
formations politiques et associations, il est évident que ces organisations ne
pèsent numériquement pas, encore moins politiquement hormis le fait qu’elles
renforcent une lutte par l’image comme le fait que leur association assure à
l’action du principal parti d’opposition une allure fédératrice.
Même si le président de l’UFDG
s’emploie en personne à soutenir que c’en est pas du tout une démarche marquée
par une attitude singulière, il est tout de même difficile voire impossible
pour les politiciens de l’ANAD de ne pas assouvir à cette quasi injonction de
l’UFDG qui a aujourd’hui besoin notamment de l’UFR et du PEDN.
Primo, parce que tout simplement comme
au FNDC, l’UFDG est la principale formation politique capable de mobiliser et
de se constituer de ce fait, une force dans un contexte politique émaillé de
dissensus.
Deuxio, en terme d’image, ce serait
moins reluisant pour les acteurs de l’ANAD de se désolidariser de leur
principal allié après avoir signé un accord de coalition dont les termes ne
défendent pas l’UFDG de nouer de nouvelles alliances. Furent-elles avec les
partis restés au FNDC ! Et puis d’ailleurs, l’UFDG peut naturellement
arguer être elle-même parti du front pas inversement.
Cependant, est-ce que pour autant, les
partis comme l’UFR et le PEDN répondraient favorablement à cet appel de Cellou
Dalein DIALLO quand on sait que les premiers avaient alors désapprouvé
l’attitude de l’UFDG qu’ils ont trouvé cavalière résultant par ailleurs d’un
calcul politique qui a plutôt été bénéfique pour Alpha CONDE ? Quand bien l’UFDG
tente de convaincre que sa bataille rejoignit celle du FNDC, il est difficile
de faire dans l’euphémisme quant à l’impact de sa participation à l’élection
présidentielle d’octobre 2020. Comment comprend-on que moins de 20% de citadins
de Conakry s’étaient mobilisés à la manifestation du front d’avant la
présidentielle ? Pourquoi c’est maintenant et seulement que l’UFDG se rend
compte qu’elle ne peut faire seule dans l’opposition ?
La raison serait bien d’ordre
stratégique, c’est-à-dire que Cellou Dalein DIALLO s’assure de converger autour
de lui toutes les sensibilités opposées au pouvoir en vue de la reprise des
manifestations. Le seul répertoire d’action alternative à son absence à
l’assemblée nationale au risque de rester réduite à une opposition médiatique.
L’appel de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée est en assurance
d’enrôler quelques partis du FNDC sinon elle ne s’y serait pas impliquée comme
son président sait compter sur l’acceptation des membres de l’ANAD à moins que
la communication de Cellou ce matin dans Mirador ne soit une manière de les
mettre devant les faits accomplis.
C’est à voir !