L’aphorisme de Machiavel selon lequel « la fin justifie les moyens » n’aura jamais eu autant son sens que dans cette union entre (l’UFDG) et le RPG arc-en-ciel. Un mariage que certains observateurs ont vite fait de qualifier comme étant celui de la carpe et du lapin voire de pacte faustien, dont le seul but serait de cibler le CNRD par des tirs de barrage nourris contre le chronogramme de la transition fixé à 39 mois. Un chronogramme taillé à la serpe par le G58 et ses alliés de circonstance qui, à la faveur d’une réunion tenue ce mercredi, se sont fendus d’une déclaration corrosive contre la junte, qu’ils accusent de tous les péchés d’Israël.
L’UFDG de Cellou Dalein Diallo vient de rompre le pain avec
son « bourreau » du RPG arc-en-ciel. De quoi faire dresser les cheveux sur la
tête des victimes de répression du régime d’Alpha Condé. Et Dieu seul sait
l’enfer que ce pouvoir a fait subir à ses opposants, notamment aux militants de
l’UFDG, durant sa décennie de règne.
Entre assassinats, arrestations arbitraires et tortures
psychologiques, la situation était vraiment kafkaïenne.
Passer toutes ces horreurs par pertes et profits, par le
seul fait de la fièvre du pouvoir, il y avait mieux pour Cellou Dalein Diallo,
qui donne ainsi des verges à ses contempteurs pour se faire battre. Car cette
alliance avec l’ancien parti au pouvoir est perçue par ces gens comme un pacte
avec le diable. Ces détracteurs de Dalein le soupçonnent de vouloir passer par
pertes et profits tous ces morts ensevelis dans le cimetière de Bambéto, dans
les charniers de N’Zérékoré entre autres. En somme sacrifier toutes ces âmes
innocentes sur l’autel d’intérêts mesquins.
Une peinture qui tranche avec celle du leader aux méthodes
policées, aux antipodes du Prince de Machiavel, que l’on a toujours connu, en
évoquant Cellou. Rien d’un roué voire d’un killer. A moins que la longue marche
vers le palais, faite de galère, ait métamorphosé le leader de l’UFDG. Jusqu’à
preuve du contraire, Dalein n’a pour le moment pas l’air d’un Janus au double
visage. Bien que le fait d’ouvrir les bras à l’ancien parti au pouvoir, qui l’a
toujours eu en sainte horreur, a de quoi susciter des commentaires
légitimes.
A noter que lors de cette réunion qui aura scellé l’union
entre les deux anciennes forces antagonistes, les 39 mois, proposés comme durée
de la transition par le président ont été récusés. Ces formations politiques
qui considèrent les Guinéens comme étant tous des encartés, et donc leur bétail
électorat, menacent de vivre de toutes les couleurs au CNRD. Leur souhait le
plus ardent étant d’instituer la partitocratie distributive en Guinée. Pour
mieux partager la soupe comme sous l’ancien régime.
Mamadou Dian Baldé