Pour l’heure, je me préoccupe de ma santé… Cette phrase est de l’ancien
président Guinéen. En séjour médical en Turquie, Alpha condé, joint au
téléphone par François Soudan, s’est exprimé au micro de JA. Pour la première
fois depuis le 5 septembre 2021, date à laquelle, il a été débarqué du pouvoir par
une junte militaire.
« C’est un vieil homme seul
de 84 ans en costume et chaussures immaculés qui, le 21 mai au matin, a
pris place à bord d’un
avion affrété par son ami le président turc Recep Tayyip Erdogan, à
destination d’Istanbul », raconte le directeur de la rédaction de l’hebdomadaire
Jeune Afrique. Selon lui le chef de l’Etat déchu de la Guinée ne souhaite pas
parler de politique pour, dit-il, de multiples raisons entre autres le
comportement de certains cadres qui l’ont profondément déçu. « Ce sont des
Guinéens qui n’aiment pas la Guinée », précise Alpha selon le confrère.
En Turquie pour une série de
check-up après une double opération subie en début d’année à Abou Dhabi,
poursuit François Soudan, Alpha Condé fait depuis le 4
mai l’objet de poursuites en Guinée pour le plus infamant des
crimes : celui d’assassinat et de complicité de meurtre, passible de la
réclusion à perpétuité.
Pour l’éditorialiste, la prison n’est
pas une nouveauté pour Alpha Condé, qui a connu les cellules infectes de la
Maison centrale de Conakry entre 1999 et 2001, en combattant de la démocratie
injustement condamné pour atteinte à la sûreté de l’État. Le motif était noble,
et, rappelle-t-il, la mobilisation en faveur du « Professeur » fut à
l’époque panafricaine et allait même au-delà, Jacques Chirac, Madeleine
Albright et Nelson Mandela joignant leur voix à celle des militants socialistes
qui, de Dakar à Dar es-Salaam, exigeaient sa libération.
Aujourd’hui, dans le contexte de
vérité et de justice dont les Guinéens ont tant besoin et qui vaut à l’ex-chef
de l’État Alpha Condé les lourdes accusations dont il fait l’objet, lit-on dans
JA, d’autres dossiers impliquant des membres de la junte doivent être mis sur
la table.
GMC