Le rapport définitif de la Cour des comptes sur la gestion des fonds de
lutte contre le Covid-19 provoque la colère de l’opposition et de la société
civile au Sénégal qui dénoncent des malversations. Le gouvernement sénégalais
relative ces accusations et affirme que 99% des fonds ont été bien gérés. Mais
ces explications n’ont pas convaincu une partie de l’opinion.
« Le casse du siècle ! », « la
République des voleurs ! », « restez chez vous, on se charge de vous voler ! »
: voilà les quelques phrases assassines relayées par l’opposition, la société civile
et même des journalistes au Sénégal ces derniers jours, après la publication du
rapport de la Cour des comptes sur la gestion des fonds consacrés à la lutte
contre la pandémie de Covid-19.
Nous avons besoin d’explications
sur le rapport de la cour des comptes concernant la mauvaise gestion des fonds
de la #covid19. C’est tout simplement une abomination ! L’argent du
contribuable doit être ramené dans les caisses de l’Etat.
pic.twitter.com/gexE1mhfpe
Le gouvernement avait organisé
vendredi 23 décembre une conférence de presse pour tenter de désamorcer la
polémique. Finalement, l’opération de charme semble avoir produit l’effet
contraire. Plusieurs hommes politiques, membres de l’opposition, se disent
déçus de cette tentative de minimisation, selon eux.
7 milliards de francs CFA de préjudice
C’est le cas de la coalition
Yewwi Askan Wi. Cette entité regroupant une partie de l’opposition appelle le
peuple à manifester vendredi 30 décembre pour contraindre le gouvernement à ne
pas laisser ce qu’elle appelle une forfaiture sans suite.
Le total du préjudice est d'un
peu moins de 7 milliards de francs CFA, soit un peu plus de 10 millions d’euros
selon le gouvernement. Le ministre sénégalais des Finances soutient que cela
représente moins de 1% des 1000 milliards engagés pour la gestion du Covid-19.
Une somme non négligeable,
estiment certains médias privés qui, depuis quelques jours proposent à leurs
lecteurs, auditeurs et téléspectateurs, des résumés du rapport de la Cour des
comptes. Le texte, qui porte sur près de 180 pages, recommande pour certains
responsables des ministères impliqués dans la gestion de ces fonds, l’ouverture
d’informations judiciaires pour divers délits dont : la surfacturation, le
détournement de deniers public, entre autres.
Rfi