Le procès des événements du 28 septembre 2009 a repris cette semaine devant le tribunal criminel de Dixinn délocalisé à la Cour d’Appel de Conakry. Le dossier est entré dans sa phase d'audition des témoins, et avant que ces témoins ne prennent la parole, lundi, il y a eu des débats houleux autour de la communication des listes des témoins par le parquet et les parties civiles. Les avocats de la défense qui ont soulevé ce débat n’ont pas voulu que les personnes dont les noms ont été communiqués après l’ouverture des débats le 28 septembre 2022, soient entendues en qualité de témoins. D’autant que sur cette fameuse liste, figurent des noms de personnalités très connues dans le landerneau.
Me Pépé Antoine Lamah a été le premier à lancer le débat. Il
a expliqué qu’en matière criminelle, la citation des témoins obéit à une
procédure réglementée à l'article 390 du code de procédure pénale. « Le
ministère public et la partie civile signifient à l'accusé, l'accusé notifié au
ministère public et s'il y a lieu, à la partie civile 72 heures au moins avant
l'ouverture des débats, la liste des personnes qu'ils désirent faire entendre
en qualité de témoins. Ce qui veut dire que seules les personnes visées dans la
citation qui a été servie au moins 72 heures avant le 28 Septembre 2022,
peuvent être entendues ici en qualité de témoins. Mais en dehors monsieur le
président, nous voudrions bien vous prier de bien vouloir rappeler à cette
partie civile que les personnes autres que celles objets de la citation que
vous avez au dossier ne peuvent être entendus ici en qualité de témoins »,
a-t-il déclaré.
Cet avocat du
capitaine Moussa Dadis a été appuyé par Me Lanciné Sylla, mais avec d’autres
argumentaires ?
« On aurait dû commencer par faire application des
dispositions des articles 417 et 418 du code de procédure pénale », a enchaîné
Me Lanciné Sylla. Selon cet avocat de Toumba Diakité, l'article 417 dispose que
le président ordonne au greffier de donner lecture de la liste des témoins
appelés par le ministère public par l'accusé s'il y a lieu, par la partie
civile et dont les noms ont été signifiés conformément aux prescriptions de
l'article 390. Cette liste des témoins qui a été fournie par le ministère
public après la comparution des victimes dans ce procès, doit être écartée, a
sollicité l'avocat. Pour la sécurité des témoins et la qualité de leur
témoignage, Me Lanciné Sylla a aussi attiré l'attention du tribunal sur le
fondement de l'article 418 du code de procédure pénale qui dispose : « le
président ordonne aux témoins de se retirer dans la chambre qui leur est
destinée. Ils n'en sortent que pour déposer. Le président prend, s'il en est
besoin, toute mesure utile pour empêcher les témoins de conférer entre eux
avant leurs dépositions. Ces conditions sont-elles réunies d'autant plus que le
procès est médiatisé et tous les témoins ne sauraient être entendus le même
jour ? », s'est-il interrogé. Me Jean Baptiste Jocamey Haba s’est associé à lui
ensuite pour solliciter plus de sécurité à cause des menaces auxquelles certains
avocats sont exposés depuis les événements du 4 novembre qui ont vu évader le
colonel Pivi. Ils se sont aussi plaint du difficile accès à leurs clients à la
maison centrale qui selon Me Jocamey, est actuellement prise d’assaut par des
éléments des forces spéciales et des gendarmes en lieu et place des gardes
pénitentiaires. Si les mesures idoines ne sont pas prises pour les sécuriser et
améliorer leurs conditions de travail, a-t-il menacé, lui et ses amis qui
défendent le capitaine Dadis vont suspendre leur participation au procès.
Le parquet a répondu
aux soucis des avocats de la défense et le tribunal a fini par trancher à la
satisfaction de tous !
El hadj Sidiki Camara a indiqué que la solution aux
questions soulevées par les avocats de la défense réside dans les dispositions
de l'article 422 qui dispose que les témoins appelés par le ministère public ou
les parties, sont entendus dans le débat même s'ils n'ont pas déposé à
l’instruction ou s'ils n'ont pas été assignés ou notifiés conformément aux prescriptions
de l'article 390. Après des dizaines de minutes de suspension, le tribunal a
rejeté la demande de nullité des citations de témoins faite par les accusés et
ordonné la déposition des témoins en application des dispositions des articles
13 de la loi L013 fixant les règles de protection des victimes, des témoins et
des personnes en situation de risques, 422 et 424 du code de procédure pénale.
Il a dit que les autres demandent relative à la sécurité des avocats et au
difficile accès aux accusés à la maison centrale ne relève pas de ses
compétences.
L’audience a repris
dans l’après-midi et Tibou Kamara a été le tout premier témoin appelé à la
barre. Il est né le 4 novembre 1973 à Dinguiraye.
Effectivement, Tibou Kamara a comparu dans un costume bleu
et avant sa prise de parole le juge est revenu sur les préalables. A savoir que
la loi lui confère le droit d’être entendu à huis-clos, s'il le souhaite. Le
juge le lui a rappelé. L’ancien ministre de la Communication auprès du chef de
l’Etat et du ministre de la défense a répondu qu'il ne se gêne pas d’être
entendu en audience publique. Ensuite ses liens de parenté et de subordination.
Le témoin a indiqué au tribunal qu’il n’existe pas de liens de parenté ni de
subordination entre lui et qui que ce soit du côté des accusés, tout comme du
côté des victimes. Enfin, Ibrahima Sory 2 Tounkara l'a fait jurer de dire toute
la vérité dans son témoignage sans haine ni crainte.
C’est après avoir
prêté serment que Tibou a pris la parole pour sa déposition. Il a fait son
exposé préliminaire sur trois points. Le premier était relatif au voyage que le
capitaine Moussa Dadis Camara a effectué au centre-ville de Labé en moyenne
Guinée le 26 septembre 2009.
Tibou Kamara a commencé par rappeler qu’il avait échangé
avec le président du CNDD autour de l’objectif de ce voyage. « A l'époque j'ai
posé la question au capitaine Dadis pour connaître la motivation exacte qui le
poussait à se déplacer sur un territoire jugé hostile et inhospitalier pour le
président en fonction qu'il était. Je me rappelle de ce qu'il m'avait dit à
l'époque, à savoir qu’il ne voulait pas donner le sentiment d'être le président
d'une partie de la Guinée et pas d'une autre. Et en tant que soldat et
serviteur, il ne voudrait pas donner le sentiment qu'il y a une partie du
territoire qui lui est autorisée et une autre partie qui lui est interdite. Et
le dernier argument, c'est que c'était une invitation des notabilités de Labé.
Qu'il ne pourrait pas faire l'offense de ne pas répondre à leur invitation », a
entamé l'ancien ministre chargé de la communication auprès du chef de l'Etat et
du ministre de la Défense. Tibou Kamara a ajouté que le voyage s'est passé dans
de très bonnes conditions. Les populations de Labé ont réservé un accueil
chaleureux au chef de l'Etat. Sur le retour, a-t-il rappelé, l'équipe a fait
escale dans une station-service à Labé. Dadis et un groupe, d'un côté, lui,
Sékouba Konaté et d'autres personnes de l'autre. C'est à cet endroit, que les
discussions ont commencé entre lui et le ministre de la défense à propos de la
manifestation des forces vives qui étaient projetées. Il dit avoir demandé à
son interlocuteur d'engager des pourparlers avec les leaders en vue de trouver
un accord pour éviter toute confrontation. Cet appel est tombé dans les
oreilles du président même s'il est resté sceptique ne voyant pas de raisons de
manifester pour leaders politiques avec lesquels il entretenait de bons
rapports, selon Tibou. N'ayant donc pas senti une inquiétude particulière chez
le président, il dit n'avoir pas insisté outre mesure. C'est sur cette note,
qu'ils sont rentrés à Conakry en ordre dispersé, a indiqué le témoin.
Le deuxième point de
son témoignage, après avoir parlé du voyage de Labé, portait sur l'appel qu’il
y a eu entre Sidya Touré, président de l’UFR et le capitaine Dadis tard dans la
nuit du 27 au 28 septembre 2009.
« J'étais dans mon lit quand j'ai reçu l'appel du capitaine
me demandant d'aller le voir au camp. Je suis arrivé au camp, l’ambiance était
un peu morne. Lorsque j'ai pénétré dans ses appartements, le capitaine n'avait
même pas de béret. Il était extrêmement fatigué. Il s'est rappelé des discussions
qu'on avait eues à Labé. Ce n'est pas moi qui ai pris l'initiative. C'est à sa
demande que j'ai appelé l'ancien Premier ministre et président de l'UFR », a
précisé Tibou Camara. L'ancien ministre a ajouté qu'il a dit à Sidya Touré de
ne pas quitter, qu'il lui passait le président. « Le capitaine lui a dit qu'il
était d'accord que la manifestation ait lieu, mais qu'il y avait deux points
sur lesquels il voudrait discuter avec lui. Le premier, la date du 28
septembre, il a estimé qu'à partir du moment où c'est une date historique,
qu'il souhaitait que l'on épargne à cette date des conflits liés à des
protestations. La deuxième chose qu'il a demandée, c'est de délocaliser la
manifestation vers le stade Nongo à cause des travaux en prélude à un match
international », a-t-il rapporté avant de revenir sur la réponse de
l'interlocuteur du président. « Je saurai après que Sidya Touré a expliqué que
l'heure était un peu tardive. Et qu'il aurait été difficile à une heure aussi
tardive de pouvoir discuter avec les organisateurs de la manifestation et les
convaincre du report. Il a voulu rassurer le capitaine Dadis que la manif sera
pacifique », a confirmé l'ancien ministre de la communication. Entre-temps,
a-t-il continué, l'appel est interrompu. Il dit l'avoir rappelé pour les mêmes
discussions. L'appel est de nouveau interrompu. Les rappels ensuite sont restés
vains, parce que le téléphone était éteint, a affirmé Tibou. C'est alors que
les deux se tournent vers d'autres leaders comme Cellou Dalein Diallo, mais
sans succès. Dadis était déçu de n'avoir pas trouvé un accord. Et c'est ainsi
que lui est rentré chez lui à la maison.
Le troisième et
dernier point de son témoignage était consacré à la visite qu'il a rendue au
président du CNDD entre 18 et 19 heures, dans la soirée du 28 septembre, après
le massacre.
« Je dormais dans la journée du 28 septembre, lorsqu’un de
mes oncles qui a ses bureaux en ville est venu à mon domicile pour demander de
me réveiller parce que des choses graves se passeraient en ville. A partir de
mon domicile, j'ai pu suivre l'évolution de la situation à travers des radios
libres et des appels d'amis jusqu'à la tragédie qui a suivi », a-t-il rappelé.
A la fin de la journée, a poursuivi Tibou Kamara, le capitaine Dadis l'a appelé
au téléphone pour lui demander de se rendre au camp si c'était possible. Il dit
avoir répondu qu'il n'y avait pas de circulation. Dadis a alors dépêché le
colonel Issa Camara, ancien gouverneur de Mamou et d'autres agents le chercher
à son domicile. Quand il est arrivé au camp Alpha Yaya Diallo, il a trouvé
Dadis assis dans un couloir les mains sur la tête, a expliqué le témoin. «
Lorsque je suis rentré, il m'a vu comme ça et il s'est écrié. Tibou, tu as vu
ce qu'on m'a fait ? Est-ce que tu as vu ce qu'on m'a fait. J'étais un peu
surpris. Il n’a cité le nom de personne et il ne s’en est pas expliqué
davantage. C'était vraiment une des rares fois que je l'ai vu dans une position
de faiblesse. Moi j'étais habitué à l'homme d'autorité, à l'homme de pouvoir
sûr de lui en toute confiance dans toutes les situations. Et naturellement je
n'avais pas de mots surtout qu'entre-temps, il a continué dans son bureau »,
s'est souvenu le ministre de la communication sous Dadis. C'est devant Tibou au
camp que les premières explications ont été données au président sur le
déroulement et le film de la journée du 28 septembre. Selon lui, la plupart de
ceux qui rapportaient les faits disaient au capitaine que les victimes l'ont
été par bousculade. Il s’est souvenu avoir répliqué qu’il y en a d'autres qui
ont été tuées par balle. Au moment où il
le quittait, a précisé Tibou, Dadis se préparait à autoriser l'évacuation de
Cellou à l’étranger pour ses soins, suite aux coups qu'il a reçus au stade.
Avant de terminer son audition, le témoin a été interrogé par le juge, les
membres du parquet et les avocats de la défense et des parties civiles dans le
but d’avoir plus de précisions. Il a été soumis à un feu roulant de questions.
L’ancien ministre a répondu à quelques-unes et a esquivé d'autres, arguant qu'il
veut rester dans les limites des faits dont il a connaissance.
Mercredi, c’est le
Général de brigade Oumar Sanoh, âgé de 64 ans, qui a succédé à Tibou Kamara à
la barre.
Ce deuxième témoin a comparu dans un costume kaki, arborant
des lunettes. La loi lui confère le droit d'être entendu à huis-clos. Après ce
rappel du juge, l'ancien chef d'Etat-major général des forces armées sous le
CNDD, a opté pour l'audience publique, avant de préciser qu'il n'y a aucun lien
de subordination entre lui et qui que ce soit du côté de la défense ou du côté
des victimes. A l’image de son prédécesseur, Ibrahima Sory 2 Tounkara l'a
invité à lever sa main droite et de jurer de dire la vérité rien que la vérité
dans cette affaire, sans haine ni crainte.
Après avoir prêté
serment, le Général de brigade Oumar Sanoh est entré de plein pied dans sa
déposition, n'est-ce pas ?
Ce grand témoin cité par le parquet a préféré commencer son
récit par les faits qui ont précédé le 28 septembre 2009. Selon l'ancien chef
d'Etat-major général des forces armées sous le CNDD, de son bureau au camp
Almamy Samory Touré, il s'est rendu au camp Alpha Yaya Diallo entre le 25 et le
26 septembre pour rencontrer le ministre de la défense. Il dit avoir trouvé le
général Sékouba Konaté, non pas dans son bureau, mais chez le président. Dadis
aurait dit qu'il y a trop de murmures dans la cité. Qu'il ne souhaiterait voir
aucun militaire dans la rue, si le meeting des forces vives a lieu. C'est après
que le président du CNDD a voyagé sur Labé, a rappelé le témoin. Oumar Sanoh a
ajouté que tout le monde était informé du meeting des forces vives, mais que
lui personnellement n'était pas trop convaincu de sa tenue à cause du bon
rapport que le capitaine Dadis entretenait avec les leaders politiques d'alors.
Comme le président le lui avait demandé, le 27 septembre à la veille du meeting
des forces vives à 10h précisément, il a passé le communiqué à tous les chefs
d'Etat-major particulier et les commandants des grandes unités de consigner tous
les militaires dans les casernes.
Pour parler de la
journée du 28 septembre, l'ancien chef d'Etat-major général des forces armées a
expliqué qu’à partir de 7 heures déjà, il était arrivé à son bureau au camp
Samory.
C’est en étant à son bureau, qu’il dit avoir appris beaucoup
de choses du massacre au stade à travers son poste récepteur. Il s'est souvenu
qu'entre 10h et 11h, une l'a appelé au téléphone. « Elle se présente à moi. Je
suis responsable de la Croix-Rouge internationale. Qu’elle est là pour former
la Croix-Rouge guinéenne. Elle me dit, je suis au stade. On est débordé. Il y a
beaucoup de blessés et il y a des morts. Elle dit qu'on a une seule ambulance.
Je voudrais que vous m’aidiez à avoir des ambulances », a rappelé le témoin. Il
dit avoir aussitôt appelé le ministre de la santé pour lui faire la situation
alors que ce dernier était en route pour son chantier. Le colonel Abdoulaye Chérif Diaby lui aurait
répondu que toutes les ambulances de l’armée sont sur cales. C’est seulement à
Donka où il y avait une ambulance. Celle-ci aussi était en train de transporter
des blessés. Puisqu'elle ne voyait pas de nouvelles ambulances, la responsable
de la Croix-Rouge a ensuite sollicité des camions. Oumar Sanoh a alors demandé
au commandant du train militaire de préparer et d'acheminer trois camions au
stade qui ont été complètement à quatre après. Sous les directives de la
française, les chauffeurs ont embarqué les corps pour la morgue de l'hôpital
Ignace Deen. Pour n'avoir pas trouvé les responsables de la morgue sur place,
les chauffeurs ont décidé d'aller garer les camions dans l'enceinte du camp
Samory. Selon l'officier à la retraite, il n'a pas vu les corps, mais il a été
porté à sa connaissance que la dame en a embarqué 155 dans les différents
camions. Tous ont été transportés à Ignace Deen, plus deux autres retrouvés
plus tard. Les camions ont été retournés au parc du train militaire aux
environs de 17h, a conclu le témoin parlant de la situation des corps.
Le témoin est revenu
sur les conditions dans lesquelles il a rencontré le président du CNDD dans la
soirée du 28 septembre 2009...
Selon donc l'ancien chef d'Etat-major général des forces
armées sous le CNDD, il est resté dans son bureau au camp Samory Touré jusqu'à
16h. Il a quitté après pour le camp Alpha Yaya Diallo en compagnie de l'actuel
directeur de cabinet du ministère de la défense, afin de rendre compte de ce
qui s'est passé au fil de la journée concernant l'armée. Ils ont trouvé Dadis
dans son salon avec les éléments du salon. « Quand on est venus, on l'a trouvé
en train de crier sur ces éléments du salon, en disant que vous m'avez empêché
de sortir. Je voulais aller calmer les gens. Quand il veut s'approcher de la
porte, tout le monde vient prendre ses pieds. Il a dit qu'il connaît les
militaires guinéens. Que voilà ce qu'ils ont fait. Qu'ils l'ont trahi. Haba et
moi avons cherché à le calmer, mais sans succès. On n'a même pas pu lui faire
le compte rendu. Après 17h, nous on a quitté », a-t-il précisé.
Que sait-il des
militaires qui ont fait irruption au stade ? C’est une autre question qui a été
posée au témoin ?
Étant à la tête de tous les militaires au moment où les
événements du 28 septembre survenaient, confirme-t-il, que ce sont les forces
de défense et de sécurité qui sont les auteurs des infractions qui ont été
commises au stade ? La question lui a été posée par l’un des substituts du
procureur. « C’est ce que j’aurais appris. Qu'il y a des militaires qui sont
allés là-bas », a répondu le général de brigade Oumar Sanoh. Quel militaire ? A
enchainé Abdoulaye Babadi Camara. « On parle de bérets rouges », a répliqué l'officier. « Je n'étais pas au stade. Je ne sais pas qui
sont ceux qui y sont allés. Mais ce que j'entends et le débat ici, c'est la
garde présidentielle », a-t-il ajouté. Oumar Sanoh a rappelé que ces
instructions ont été respectées par les hommes qu'il commandait. Celles de ne
pas sortir des casernes. Il a aussi précisé que la garde présidentielle ne
relevait pas de lui suite à une décision verbale du ministre de la défense
quand il a été nommé.
L'ancien chef
d'Etat-major général des armées n'a pas été épargné par la question relative
aux recrues de Kaléya.
Cette autre question lui a été posée par Abdoulaye Babadi
Camara, membre du parquet. Il lui a demandé ce qu'il sait des recrues de
Kaléya, parce qu'il était à l'époque chef d'Etat-major général des forces
armées. Oumar Sanoh a répondu clairement que le centre d’instruction de Kaléya
ne relevait pas de lui. « Tous les éléments qui ont été recrutés, je n’ai ni
désigné encore moins proposé une personne. Le ministre de la Défense ne m’a pas
chargé, il ne m’a pas intéressé pour le recrutement à Kaléya. Pour ce
recrutement, le ministre de la défense m’a dit que ce n’est pas mon problème.
Que ce sont leurs gardes. Donc, je ne connais rien de Kaléya », a-t-il affirmé.
Cependant, a poursuivi l'officier militaire à la retraite, quand il a été
question de disloquer le groupe des recrues et de les éloigner de Conakry après
la tentative d'assassinat, dont Dadis a été victime, ses services ont été
sollicités par le ministre de la Défense qui redoutait une attaque de la part
de ces éléments. Il a terminé son exposé préliminaire. Il est déjà interrogé
par le parquet et une partie de la défense. Son audition va se poursuivre le
lundi 27 novembre avec l’autre partie de la défense et les avocats des parties
civiles.
Sékou Diatéya Camara
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