Avec le couteau sous la gorge, les forces vives tentent de conjurer le mauvais sort (Éditorial)

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  • 27 février 2023 15:27

  • Politique

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C’est comme si les menaces de dissolution des formations politiques et autres mouvements frondeurs de la société civile, proférées récemment par le ministre Mory Condé, avaient secoué l’apathie des forces vives. Les poussant à sortir du bois pour faire face à leur destin. Comme quoi, avec le couteau sous la gorge, ces forces vives n’auraient d’autre alternative que de battre le pavé. En vue de conjurer le mauvais sort.

La rue a toujours été un exutoire de la colère pour des opposants indignés. C’est l’une des vertus démocratiques. Surtout quand certains contrepouvoirs accusent le pouvoir de vouloir leur mettre la camisole de force.

C’est à cette épreuve de force entre une junte qui voudrait laver plus blanc et des forces vives, pressées de retourner à un ordre constitutionnel, qui leur fait la part belle dans la gestion de la cité.

Dans cette guerre d’intérêt, qui ne dit pas son nom, c’est le peuple qui trinque. Ne sachant où donner de la tête entre ces deux camps antagonistes, qui se tiennent par la barbichette.

Et c’est une autre guérilla urbaine que « les frères ennemis » s’apprêtent à nous faire vivre le 9 mars prochain. Suite à un appel à manifester, lancé par les forces vives, cornaquées par le FNDC dissous. La particularité de cette manifestation sera la présence assumée cette fois des alliances politiques comme l’ANAD et le RPG-ARC-En CIEL et Alliés, entre autres.

Ce qui n’était plus le cas précédemment, lors de la manifestation du 16 février. Où c’est le FNDC qui servait de cheval de Troie à ces alliances politiques, dont la pusillanimité avait choqué l’opinion.

Fini donc la fourberie, il va falloir désormais y aller sabre au clair. Car le gouvernement de transition ne veut pas faire dans la dentelle contre les structures politiques ou sociales qui se rendraient responsables de troubles à l’ordre public.

Et le ministre de l’Administration du territoire et de la décentralisation, Mory Condé n’a pas manqué d’agiter l’épouvantail de la dissolution des entités qui franchiraient le Rubicon.

C’est sans doute pour conjurer le mauvais sort que l’aile dure des forces a décidé de sortir du bois. Pour affronter son destin. A travers une manifestation de rue, pour « exiger l’arrêt des harcèlements judiciaires des acteurs de la société civile et des leaders politiques et dont certains sont arbitrairement détenus sans jugement depuis de longs mois ».

Tout en demandant « l’application sans délai des décisions du dernier sommet de la Cédéao, exigeant des autorités guinéennes l’organisation d’un dialogue inclusif et crédible avec les forces vives de la nation pour définir de manière consensuelle les conditions du retour à l’ordre constitutionnel », entre autres.

Des forces vives accusées par leurs détracteurs de vouloir tout simplement surfer sur les sanctions de la Cédéao, pour tirer leurs marrons du feu.

Mamadou Dian Baldé

 

 

 

 

 

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