Le tribunal correctionnel du Brabant wallon a consacré une première
audience, lundi, à l’instruction d’un dossier concernant la mise sur pied d’un
trafic de cocaïne de type « centrale », en 2019 et 2020.
L’instigateur présumé, Yacouba B,
toujours recherché, organisait l’association depuis la Guinée en maintenant des
liens quotidiens avec ses complices via l’application Telegram. Une dizaine de
livreurs étaient actifs sept jours sur sept, en Brabant wallon, en Brabant
flamand et à Bruxelles. Ils circulaient dans des Toyota Yaris immatriculée au
nom d’une société qui avait été constituée pour exploiter un café à Bruxelles.
Les enquêteurs ont estimé que l’association a généré, en dix mois, un chiffre d’affaires
de 3 millions d’euros.
Les livreurs, une dizaine au
moins, changeaient souvent mais se répartissaient les secteurs. La cocaïne
arrivait des Pays-Bas, et était confiée à des « nourrices »
approvisionnant quotidiennement les livreurs pour qu’ils ne soient pas en
possession de plus de cent pacsons lors des « tournées ». Ces
livreurs recevaient la matière et, durant toute la journée, des adresses et des
points de rendez-vous où rencontrer les clients du Brabant wallon, de Bruxelles
et du Brabant flamand leur étaient communiquées par des
« dispatchers ». Ceux-ci géraient les appels des consommateurs sur
des applications, travaillant pour certains depuis la Guinée.
L’argent généré remontait vers
une « banquière », amie de Yacouba B. et habitant dans le quartier Simonis à
Bruxelles. Celui-ci passait régulièrement par la Belgique, venant sans doute
récupérer son argent. Les livreurs recevaient jusqu’à 1.000 euros par semaine
pour leur « travail », vendant individuellement pour au moins 750 euros par
jour. Durant le confinement de 2020, vu les restrictions de déplacement, l’un
d’eux s’était établi dans un hôtel de Wavre, à partir duquel il opérait pour
servir les clients du Brabant wallon.
Le ministère public a requis lundi une peine de sept ans de prison ferme à l’encontre de l’organisateur du trafic. Dix prévenus sont poursuivis et le total des peines requises dépasse 30 ans. Les avocats de la défense prendront la parole le 23 janvier.
Source sudinfo