Bilan des cent jours : la machine gouvernementale grippée (Éditorial)

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  • 19 février 2022 09:09

  • Politique

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Les récentes réprimandes du colonel Mamadi Doumbouya contre son gouvernement, pour son atonie, trahissent le semblant d’harmonie et de sérénité affecté par cette équipe de technocrates, depuis sa prise de fonction il y a cent jours. Cette sortie présidentielle ne pouvait que mettre de l’eau au moulin des contempteurs de ce gouvernement, qui vont jusqu’à qualifier Mohamed Béavogui de Premier ministre d’opérette. Incapable de saut qualitatif. Il n’y a pas toutefois de quoi noircir tout le tableau, à la faveur du bilan des cent jours du gouvernement. Bilan que de nombreux observateurs perçoivent d’ailleurs comme étant en demi-teinte.

Cent jours après sa composition, le gouvernement Béavogui déroule son programme cahin-caha. Avec le rythme d’une machine grippée. Cette situation d’ankylose aurait pu passer inaperçue, si le président de la république n’avait pas en personne sonné l’hallali. En interpellant le Premier ministre et ses ouailles à sortir de leur torpeur. Pour proposer ce, dans les meilleurs délais un plan d’action opérationnel pour chacun des départements ministériels. Plan d’action devant servir de fil conducteur à l’exécution des projets ciblés, dans le cadre cette transition.

Le tâtonnement de ce gouvernement remet en cause le profil technocratique des membres de l’attelage gouvernemental. Un casting qui avait, au moment de sa composition, concentré les critiques d’une bonne frange de l’opinion.

Le colonel Doumbouya avait réussi en effet à déjouer les pronostics, en portant son choix sur un Premier ministre, en dehors des officines politiques. Et en misant sur des cadres aux pedigrees de technocrates. Tout en prenant le soin d’édulcorer le casting, par la présence de quelques ministres issus du landerneau politique.

Une démarche qui tranche avec la plupart des gouvernements issus des putschs, qui sont composés avec une forte dose d’hommes en kakis.

En décidant de confier le gouvernement à des technocrates, le colonel Doumbouya, a voulu sans doute donner un blanc-seing à Béavogui et à son équipe d’œuvrer à la bonne marche de la transition. En menant de front le volet politique de la transition, relatif à l’organisation des futures élections, et des projets de développement censés améliorer les conditions de vie des populations.

Les fruits n’ont malheureusement pas passé la promesse des fleurs, cent jours après la mise en place de gouvernement. La machine donnant l’impression de patiner. Du coup, on a du mal à lire dans le brouillard gouvernemental.

A dire vrai, pour le moment, le gouvernement de transition continue d’être porté à bout de bras par le CNRD dont l’ombre tutélaire plane sur toute la transition.

Cela ne devrait pas pour autant servir d’alibi au Premier ministre pour dormir sur ses lauriers. En tant que chef d’orchestre, il lui revient de ravigoter son équipe. Pour pousser les feux à vif. 

Mamadou Dian Baldé

 

 

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