Alors que les 51 cadavres des militaires lâchement tués ce vendredi 17
février entre Déou et Oursi dans la province de l’Oudalan, région du Sahel,
étaient encore tout chauds et qu’un ratissage minutieux est mené pour retrouver
leurs frères d’arme qui manquent encore à l’appel, le Burkina est à nouveau
frappé par une autre attaque meurtrière de la part des groupes terroristes.
C’était ce lundi et c’est le détachement militaire de Tin-Akoff, toujours dans
la province de l’Oudalan, et donc dans le Sahel burkinabè, qui a été frappé. Le
gouvernement n’a pas encore communiqué sur ce énième drame qui endeuille
l’armée burkinabè, mais des médias évoquent au moins 19 morts et encore des
portés-disparus.
S’il faut se réjouir de la
riposte aérienne énergique de nos Forces de défense et de sécurité, qui a mis
hors d’état de nuire, plus de 160 terroristes dans l’embuscade entre Déou et
Oursi, et de nombreux autres dans l’attaque de Tin-Akoff, il ne faut pas moins
faire cet amer constat que l’heure est grave pour le Burkina. Mieux que
quiconque, le capitaine Ibrahim Traoré, en vrai chef de guerre qui sait
galvaniser ses troupes, est interpellé.
En effet, depuis l’avènement du
MPSR II qu’il dirige, Ibrahim Traoré, à la tête de FDS et de Volontaires pour
la défense de la patrie, des supplétifs civils de l’armée, a ramené dans le
giron de la république, des parties du territoire national, comme Solenzo, qui
avaient été mises sous coupe réglée par les terroristes. Et, à en croire les
communiqués officiels qui sont souvent servis aux Burkinabè qui ont retrouvé tout
leur optimisme, de vaincre enfin l’hydre terroriste, l’armée monte en
puissance. Mais visiblement, les forces du mal également, loin d’abdiquer,
retrouvent comme un second souffle, et multiplient les attaques barbares qui
frappent aussi bien les populations civiles que militaires. Des combattants
dont ceux de l’Etat islamique au Grand Sahara (EIGS) qui, comme dans le cas de
l’attaque de Tin-Akoff qui leur est attribuée, viennent du Mali voisin.
C’est à ce titre qu’il faut
davantage s’inquiéter pour le Burkina, le Mali étant devenu comme un terrain
conquis pour des terroristes qui occupent plusieurs localités du pays dans
lesquelles les Forces armées maliennes ne peuvent s’aventurer, a fortiori
l’administration. Pire, ce même Mali
dont les populations étouffent sur la chape de plomb que la junte militaire
fait peser sur elles, s’est retiré de la force conjointe du G5 Sahel qu’il
formait avec le Burkina Faso, le Niger, le Tchad et la Mauritanie. Sans oublier
que les forces françaises Barkhane et européenne Takuba qui s’étaient engagées
aux côtés de Bamako dans la lutte contre le terrorisme, ont été mises à la
porte par le pouvoir kaki, qui cache bien son jeu derrière une souveraineté de
mauvais aloi.
Il urge pour le Burkina de
trouver la stratégie, la bonne, pour mener le combat, pourquoi pas, ensemble avec des voisins comme le Niger qui,
malgré son immensité géographique et ses nombreuses frontières dont celles avec
le Nigeria, le Mali et la Libye, ne laisse aucun répit à des terroristes pour
qui ce pays s’est transformé en cimetière à ciel ouvert.
WS