Selon une déclaration lue mercredi soir, le capitaine Ibrahim Traoré, auteur du dernier putsch au Burkina Faso, a été désigné chef de l'État et chef suprême des forces armées nationales.
Le capitaine Ibrahim Traoré, auteur d'un putsch au Burkina
Faso, qui a vécu deux coups d'État en huit mois, a été officiellement désigné,
mercredi 5 octobre, président du pays, selon une déclaration, intitulée Acte
fondamental, lue à la télévision nationale.
« Le président du Mouvement patriotique pour la
sauvegarde et la restauration (MPSR) assure les fonctions de chef de l'État,
chef suprême des forces armées nationales », indique l'Acte fondamental,
qui complète la Constitution du Burkina "en attendant l'adoption d'une
charte de la transition".
Cette déclaration a été lue par le capitaine Kiswendsida
Farouk Azaria Sorgho, porte-parole du MPSR, la junte au pouvoir, lors d'une
émission spéciale à la télévision nationale.
Expédier "les
affaires courantes"
Le capitaine Traoré a assuré, lundi, sur la radio RFI, qu'il
ne ferait qu'expédier "les affaires courantes" jusqu'à la désignation
d'un nouveau président de transition civil ou militaire par des "Assises
nationales" rassemblant les forces politiques, sociales et de la société
civile, qui devront se réunir "bien avant la fin de l'année", selon
lui.
Il a renversé, le 30 septembre, le lieutenant-colonel
Paul-Henri Sandaogo Damiba, lui-même arrivé par la force au pouvoir en janvier
2022 en renversant le président élu Roch Marc Christian Kaboré.
L'Acte adopté mercredi précise qu'en "attendant la mise
en place des organes de la transition", le MPSR "est garant de
l'indépendance nationale, de l'intégrité du territoire, de la permanence et de
la continuité de l'État, du respect des traités et accords internationaux
auxquels le Burkina Faso est partie". La Constitution, suspendue après le
putsch, a été rétablie et "s'applique à l'exception de ses dispositions
contraires" à l'Acte fondamental.
Le plus jeune chef
d'État au monde
Ibrahim Traoré, 34 ans, devient le plus jeune chef d'État au
monde, devant le Chilien Gabriel Boric, 36 ans. Il prend la tête d'un État
meurtri par la guerre depuis 2015, et a en partie justifié son coup de force en
reprochant à son prédécesseur Damiba "la dégradation continue de la situation
sécuritaire".
Les attaques régulières de groupes armés affiliés à Al-Qaïda
et au groupe État islamique (EI) ont fait des milliers de morts et provoqué le
déplacement de quelque deux millions de personnes. Une majorité du territoire
échappe au contrôle de l'État, notamment du côté des frontières avec le Mali et
le Niger.
Avec Agence France Presse