Au Burkina Faso, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba a été
investi président, hier, mercredi 2 mars. La cérémonie s’est tenue dans la
salle des banquets d’Ouagadougou 2000. Le leader du Mouvement patriotique
pour la sauvegarde et la restauration (MPSR), qui a pris le pouvoir par un coup
d’État le 24 janvier, avait déjà prêté serment en février devant le Conseil
constitutionnel. Et, 24 heures après l’adoption d’une charte de la transition,
la cérémonie officielle de son investiture, très courte et sobre, n’était donc
qu’une simple formalité.
Un simple maître de cérémonie, la
remise du collier de la présidence, l’hymne national, les félicitations de
rigueur, et tout était fini. Pour son investiture, le lieutenant-colonel Damiba
n’a pas prononcé un seul mot. Tant mieux, pour Auguste Mohamed Koumsongo,
vice-président de Sauvons le Burkina, l’heure n’est plus à la parole : « C’est
bien. Ce que nous, nous allons demander au président, c’est qu’on aille
directement au travail, qu’on aille sur le terrain, qu’on laisse un peu la
capitale, qu’on descende dans les régions pour pouvoir récupérer les
territoires déjà perdus et permettre aux déplacés internes de retourner chez
eux. »
Ils ne peuvent pas y arriver « seuls »
Une impatience que modère maître
Drabo Yacouba Le Bon, coordonnateur de la Confrérie des Dozos sans frontières :
« Ils ont besoin de plus de temps. Et ça, c’est très important. Donc, on
demande toujours à la population d’être patiente et de ne pas exiger aux toutes
premières heures. S’ils sont là, il faut les accompagner. Mais, nous avons
confiance qu’ils vont arriver avec le concours de nous tous, seuls ils ne
peuvent pas. »
« Il y a la question de la corruption »
Et le nouveau président n’est pas
attendu que sur la question sécuritaire. Pour Jules César Ouangré, président de
l’Union citoyenne pour le changement, il faut s’assurer des progrès de la
gouvernance : « Il y a la question de la corruption, des responsabilités. On a
des chefs religieux, aussi, qui souvent se mêlent à la politique. Donc, cela
fait que le citoyen aujourd’hui ne s’y retrouve plus ». Hier, la présidence a
annoncé un audit financier général des structures de l’administration publique.
Avec Rfi