L’Alliance nationale pour l’alternance et la démocratie (ANAD) s’inquiète du manque de dialogue entre acteurs politiques et la junte qui a renversé Alpha Condé le 5 septembre dernier. C’est pour inviter à une prise de contact mais aussi à la mise en place du Conseil national de la transition (CNT) que l’alliance dirigée par Cellou Dalein a rendu public une déclaration ce jeudi 16 décembre 2021.
Après avoir étalé les réalisations positives du CNRD, l’ANAD
est revenu sur certains manquements avant de faire des propositions.
• L’ANAD déplore l’absence d’un cadre de dialogue et même de
tout dialogue entre le CNRD et la classe politique. Or, les conditions d'une démocratie
apaisée et le droit électoral sont largement tributaires du consensus
politique.
C'est pourquoi le Protocole de la CEDEAO sur la bonne
gouvernance exige une concertation ou un consensus des principaux acteurs
politiques ou protagonistes pour définir le cadre juridique et institutionnel
des élections, en l'occurrence la Constitution, le Code électoral et l'organe
en charge des élections (OGE). En effet le CNT doit transformer en lois le
consensus issu du dialogue et de la concertation entre les acteurs.
Les Partis Politiques n’ont pas pu, faute de cadre
approprié, avoir la possibilité de donner leur point de vue sur le projet de
Charte de la Transition, du fait de n’avoir pu défendre et discuter le contenu
des memos relatifs à la feuille de route de la transition qu’ils ont déposé au
CNRD, en réponse à la demande qui leur avait été adressée à cet effet.
La mission de la transition et sa durée ainsi que le statut
de l’OGE font actuellement l’objet de beaucoup de spéculations. Toutes ces
questions devraient être discutées au sein du dialogue politique à l’effet de
trouver un consensus.
À titre d’exemple, l’ANAD, les Partis politiques membres du
FNDC, à savoir L’UFR, le PEDN et le MODEL ont proposé une transition de 15
mois. D’autres Partis ont recommandé des durées plus longues alors que la CEDEAO
fixait un délai de six (6) mois pour la durée de la transition. Il aurait été
souhaitable, dans le cadre d’un dialogue politique inclusif, de confronter les
arguments qui soutiennent les différentes positions pour tenter de trouver un
consensus national.
Compte tenu de ce qui précède et considérant que la
transition est un processus de nature éminemment politique, l’ANAD demande au
CNRD :
- de créer un cadre de concertation afin de lancer le
dialogue politique ;
- de diligenter la mise en place du CNT ;
- d’accepter la désignation par la CEDEAO d’un médiateur/facilitateur
intègre pour aider à aplanir d’éventuelles divergences internes, et à jouer le
rôle d’intercesseur de nos préoccupations auprès de la communauté
internationale.
L’ANAD invite les démocrates guinéens à rester unis et
mobilisés pour soutenir le CNRD dans sa lutte contre l’impunité et dans ses
efforts de doter notre pays d’institutions légitimes issues d’élections
inclusives, libres et transparentes… »
Alpha Mamadou Diallo