La CAN 2021 se tiendra bel et bien au Cameroun! L’Afrique se trouve à la veille de l’évènement qui a été bien malmené, et parfois incertain, avant que la sérénité ne s’installe au sein d’un comité d’organisation et du peuple camerounais, ravis d’accueillir, depuis lors, les différentes délégations des 24 pays qualifiés. La fête du football africain, la 33e du genre, peut donc commencer ce dimanche, pour ne prendre fin qu’au soir du 6 février, avec le sacre du successeur de l’Algérie, la dernière nation vainqueur. Les soupirants à Dame coupe sont nombreux, à commencer par le Cameroun qui voudrait bien remporter cette compétition qu’elle abrite, après bien des péripéties, organisationnelles ou sanitaires. Mais, comme le disent des supporters Burkinabè dont la sélection nationale ouvre le bal de la CAN, contre le pays organisateur, «les Lions indomptables ne sont pas si indomptables».
Certes, André Onana, Franck Zambo
Anguissa, Nicolas N’Koulou, Karl Toko Ekambi, pour ne citer qu’eux, ne sont pas
des Lions édentés, mais ils ont certainement perdu la crinière des Roger Milla,
Antoine Bell, Patrick Mboma. Ce qui n’est pas pour déplaire à des Etalons du
Burkina déterminés à jouer crânement leurs chances, dans cette CAN où Bertrand
Traoré, Issoufou Dayo, Hervé Koffi, Steeve Yago, Cyrille Bayala, Abdoul Fessal
Tapsoba et leurs coéquipiers sont loin d’être des favoris. Aux côtés du pays
hôte, l’Algérie qui cherchera à conserver son titre, le Sénégal de Sadio Mané
et Edouard Mendy, la Côte d’Ivoire de Sébastien Haller et Nicolas Pépé,
l’Egypte de Mohamed Salah et Mohamed El Shenawy, le Nigeria de Victor Osimhen
et Kelechi Iheanacho, feront figure d’ogres devant les petits poucets des
Comores, de la Guinée Equatoriale, du Malawi, du Cap-Vert, de la Sierra Leone,
du Soudan, de la Guinée Bissau, etc.
Mais cette CAN ne se jouera pas
que sur les pelouses! L’invité dont tous les acteurs se seraient volontiers
passés, mais qui sera, inévitablement, la «guest star» de ce grand
rassemblement autour du ballon rond, n’est autre que le covid-19. Flanqué de
ses variants dont le dernier né, Omicron tient la vedette dans le monde entier
où il se propage à la vitesse de l’éclair, le virus à couronne, sera bien
présent au Cameroun. Du reste, il n’a pas attendu le coup de sifflet de début
de match pour commencer à jouer. Et il a déjà fait plier l’échine à bien des
équipes dont il a remis en cause la préparation en touchant, pêle-mêle, staffs
et joueurs. En tout cas, il a même servi d’alibi à des clubs européens dans
leurs chantages et tentatives classiques pour retenir les Africains qui font le
bonheur des différents championnats qu’ils soient de France, d’Espagne, et
d’Angleterre. Fort heureusement, le plan machiavélique, orchestré par
l’Association des clubs européens, avec la «complicité» passive du covid, pour
faire reporter le tournoi phare du foot africain et le rendre fade en faisant
main basse sur ses pépites, a échoué.
Toutefois, la rigueur doit rester
constante pour éviter qu’après la fête ce soit la défaite! La CAN, après avoir
frôlé la quarantaine, ne doit pas constituer un cluster géant pour le covid-19
qui ne demande que terrain fertile pour faire des ravages. En plus du
fair-play, la prudence et le respect des gestes barrière doivent être les
choses les mieux partagées que ce soit dans les stades ou les lieux
d’hébergement de joueurs, d’officiels et de supporters. C’est ainsi, et
seulement à ce titre que la CAN continuera de faire rêver, même quand les
projecteurs se seront éteints sur cette 33e édition fortement «masquée» contre
le covid-19. Et que la fête du foot soit belle depuis Yaoundé, Douala, Limbé,
Buea, Bafoussam, et Garoua!
Wakat Séra