La Fédération sénégalaise de football dénonce, dimanche 2 janvier, le
club anglais de Watford. Selon elle, les Hornets « bloquent » Ismaïla Sarr,
l'empêchant de rejoindre les Lions pour la CAN au Cameroun. Alors que les
dirigeants sénégalais menacent d'en appeler à la Fifa, le Watford FC se défend
en arguant que l'attaquant est toujours convalescent après une blessure.
Pour Watford, rien ne va plus
depuis qu'Ismaïla Sarr est indisponible. Cette saison, le Sénégalais a marqué 5
buts en 12 apparitions en Premier League avant d'être durement touché au genou
droit face à Manchester United, le 20 novembre. Depuis, il n'a plus joué et les
Hornets ont perdu les 6 matches qu'ils ont disputés.
Mais en ce début d'année 2022, ce
n'est pas la situation sportive du club qui fait polémique, mais bien
l'imbroglio avec Ismaïla Sarr, la sélection du Sénégal et la Coupe d'Afrique
des nations. Dans un communiqué cinglant publié très tôt dimanche 2 janvier, la
Fédération sénégalaise de football (FSF) fulmine et allume le Watford FC.
La FSF tance un « comportement irrespectueux, pernicieux et
discriminatoire »
Retour au 24 décembre : ce
jour-là, Aliou Cissé, le sélectionneur du Sénégal, coche le nom d'Ismaïla Sarr
dans sa liste des 27 joueurs convoqués pour la CAN au Cameroun (du 9 janvier au
6 février). Un choix qui a fait causer car l'ancien Messin, âgé de 23 ans, n'a
pas encore rejoué avec son club à cause de sa grosse blessure.
Dimanche 2 janvier, la FSF sort
les crocs. Elle explique que « malgré son désir de rejoindre l'équipe nationale
du Sénégal, notre joueur Ismaïla Sarr se heurte au refus de son club Watford de
le libérer ». Elle écrit avoir reçu, le 31 décembre, un courrier des Hornets
indiquant, « sur la base d'arguments aussi spécieux que fallacieux », que Sarr
ne pourra pas rejoindre les Lions de la Teranga.
« La FSF a répondu immédiatement
à ladite correspondance pour confirmer le maintien de la convocation du joueur
et l'obligation du club de libérer le joueur au plus tard le 3 janvier 2022,
conformément à la circulaire dérogatoire de la Fifa, et informé de sa décision
de s'en référer aux instances compétentes de la Fifa en cas de persistance par
Watford dans son refus délibéré de libérer le joueur au profit de son équipe
nationale », poursuit le communiqué.
Très remontée, la FSF exprime «
sa profonde réprobation du comportement irrespectueux, pernicieux et
discriminatoire des dirigeants de Watford, qui cherchent par tous les moyens à
empêcher un joueur de jouer avec sa sélection nationale ».
Malgré son désir de rejoindre
l’équipe nationale du Sénégal en vue de la #TotalEnergiesAFCON2021, notre joueur
@izosarr se heurte au refus de son club Watford de le libérer … 👇
pic.twitter.com/4pVCk29urk
— FSF (@Fsfofficielle) January 2,
2022
Pour Watford, Ismaïla Sarr n'est pas apte
Quelques heures plus tard, le
club de Premier League a répondu, également par communiqué, aux accusations des
vice-champions d'Afrique en titre. Watford nie avoir bloqué Ismaïla Sarr et
retrace l'actualité récente du joueur, « plus apte à jouer » depuis le 20
novembre.
Le club assure avoir communiqué «
début décembre » avec la FSF pour « lui faire part du diagnostic de la blessure
d'Ismaïla » et « lui a immédiatement fourni les résultats de l'IRM montrant
l'étendue de la blessure ». « Après avoir consulté des experts médicaux, nous
avons informé la FSF du processus de rééducation d'Ismaïla et de la durée
probable de son rétablissement », poursuit Watford.
« Au cours des 10 derniers jours
», les Hornets disent avoir à nouveau communiqué avec la FSF à propos de l'état
de santé de l'attaquant. Et ils indiquent avoir « invité la FSF à instruire son
propre chirurgien indépendant pour confirmer le diagnostic et la période de
rééducation » d'Ismaïla Sarr.
Déjà un précédent avec Emmanuel Dennis et le Nigeria
Un partout, balle au centre ?
Après la réponse du Watford FC, l'imbroglio paraît encore plus important. Les
prochaines heures seront décisives à propos du cas Sarr, alors que la
Fédération sénégalaise a brandi la menace d'un recours auprès de la Fifa.
L'attaquant sénégalais n'est pas
le seul joueur des Hornets au coeur d'une polémique à propos de la CAN. Avant
lui, le club a annoncé son refus de libérer Emmanuel Dennis, pourtant convoqué
par le sélectionneur nigérian Augustine Eguavoen. D'après Watford, l'invitation
est arrivée trop tard.
La Fédération nigériane de
football a donc dû se résoudre à ôter Dennis de sa liste après que son club eut
« montré les crocs ». Entre la pandémie de Covid-19 et le calendrier de la CAN
qui perturbe celui des compétitions en cours, la libération des joueurs pour le
rendez-vous continental africain s'avère bien conflictuelle cette année.