La Confédération africaine de football (CAF) a lancé un appel à candidatures pour organiser la 35e Coupe d’Afrique des nations masculine (CAN 2025), après avoir retiré cette CAN 2025 à la Guinée. Quels pays sont susceptibles d’accueillir un tel tournoi à trois ans de l’événement ? Tour d’horizon.
L’Afrique du Sud, une
valeur sûre ?
Grâce aux dix stades de la Coupe du monde 2010, à son réseau
de transports, à sa tradition touristique et à ses capacités logistiques,
l’Afrique du Sud pourrait accueillir une phase finale en juin/juillet 2025
(hiver en Afrique australe) ou en janvier/février 2025 ou 2026.
Deux problèmes, toutefois. Premièrement, la Fédération
sud-africaine (Safa) veut se présenter à l’organisation de la Coupe du monde
féminine 2027, un projet porté par les excellents résultats des Banyana Banyana
mais difficilement conciliable avec le coût et les complications de la CAN
2025. Deuxièmement, le gouvernement sud-africain n’avait appuyé ni la volonté
de la SAFA d’organiser la CAN 2019, ni celle d’abriter le Mondial 2023 féminin.
Le gouvernement sud-africain voudra-t-il de la 35e Coupe d’Afrique après avoir
déjà reçu sans grand enthousiasme la CAN 2013 et le CHAN 2014 ?
L’Algérie, en pleine
démonstration ?
L’Algérie est sous le feu des projecteurs. Après des Jeux
méditerranéens 2022 globalement salués, le pays s’apprête à abriter le premier
Championnat d’Afrique des nations (CHAN 2022) à 18 équipes. Un test
supplémentaire sur sa capacité à organiser une phase finale d’un gros tournoi
de football. Il a les stades pour, entre ceux d’Alger (5-Juillet, Baraki), de
Blida (Mustapha Tchaker), d’Oran (Olympique et Ahmed Zabana), de Constantine
(Mohamed Hamlaoui) et d’Annaba (19-Mai-1956), moyennant parfois quelques
sérieuses réfections.
L’Algérie n’a en outre plus accueilli cette compétition
depuis 1990 et l’envie est là. « On va présenter un bon dossier pour organiser
la Coupe d'Afrique des nations CAN 2025 », a ainsi d’ores et déjà promis le
ministre des Sports, Abderrazak Sebgag. « J'encourage l’Algérie à présenter sa
candidature pour abriter la CAN 2025 », a abondé le président de la CAF,
Patrice Motsepe. Une CAF où les Algériens ont toutefois peu de poids, ce qui
les avait en partie empêchés d’obtenir les CAN 2017, 2019 et 2021…
Le Maroc, omniprésent
?
Après avoir organisé le CHAN 2018, les Jeux Africains 2019,
la CAN de futsal 2020, la CAN féminine 2022 – et en attendant la CAN des moins
de 23 ans 2023 et la CAN féminine 2024 – le Maroc va-t-il changer de braquet ?
Le Royaume chérifien, à l’instar de l’Afrique du Sud, réunit presque tous les
critères pour accueillir la CAN 2025. Sans parler de son énorme poids politique
à la CAF et dans le monde du sport africain de manière générale.
Reste à savoir si le Royaume chérifien ne nourrit pas des
ambitions plus élevées qu’une phase finale de Coupe d’Afrique ? Après avoir
candidaté en vain pour l’organisation de la Coupe du monde 2026, les Marocains
sont en effet tentés de chercher des alliés pour organiser celle de 2030. Sans
parler d’une éventuelle candidature à l’organisation du Mondial 2027 féminin.
La Tunisie, candidate
surprise ?
À l’instar des autres pays du Maghreb et de l’Égypte, la
Tunisie semble disposer des infrastructures requises pour remplacer la Guinée
dans moins de 3 ans. Et comme ses voisins nord-africains, ce pays peut
accueillir la compétition en juin/juillet, ce qui éviterait à la CAF de gros
conflits avec les acteurs du foot européen, peu enclins à laisser les joueurs
disputer une CAN en janvier/février.
Les Tunisiens n’ont cependant plus abrité une compétition
majeure de la CAF depuis la CAN 2004 remportée à domicile et n’ont pas
davantage manifesté leurs intentions de se présenter.
Des pays alliés ?
Ces dernières années, plusieurs pays ont affiché leur envie
d’être le théâtre de la CAN 2025, 2027 ou 2029 : Burkina Faso, Nigeria,
Sénégal, Zambie, notamment. Des pays qui, seuls, ne semblent pas en mesure
d’avoir tous les stades et autres facilités nécessaires dans trois ans.
Certains, à l’image d’Amaju Pinnick, désormais ex-patron du
football nigérian, l’ont bien compris. En juillet 2022, l’ancien président de
la NFF a ainsi annoncé le souhait du Bénin et du Nigeria de joindre leurs
forces.
Dès 2019, le patron du foot sénégalais avait proposé de
coorganiser cette 35e édition avec la Guinée, la Gambie et la Mauritanie. Un
projet auquel certains Guinéens se sont d’ailleurs raccrochés pour tenter de
sauver leur CAN.
Quid enfin des deux duos qui se sont constitués pour
décrocher la CAN 2027, le Botswana et la Namibie d’un côté et l’Ouganda et la
Tanzanie de l’autre ? Vont-ils bousculer leurs projets pour 2025 ?
Un organisateur
récent ?
Pour 2015, la Guinée équatoriale avait sauvé in extremis la
CAF, après un bras de fer entre la Confédération africaine et le Maroc. Les
Équato-Guinéens avaient pourtant co-organisés avec les Gabonais la CAN à peine
trois ans plus tôt. Et pour 2017, le Gabon avait été préféré à d’autres
candidats pour remplacer une Libye en guerre.
Est-il imaginable que l’Égypte (CAN 2019) ou le Cameroun
(CAN 2021) dépannent à leur tour ? Les deux pays conservent évidemment ce qu’il
faut pour. Mais ils semblent avoir tourné la page et ont d’autres projets. Les
Camerounais vont par exemple recevoir les Jeux de la solidarité islamique en
2027.
Radio France Internationale
(RFI)