La nomination par maître Mory Doumbouya, ancien ministre de la Justice, du juge Charles Wright comme président par intérim du tribunal de première instance de Dubréka est-elle illégale ? Les actes posés par ce magistrat et le procureur de la République, Abdoulaye Israël Kpogomou au TPI de Dubréka, nommé également dans les mêmes conditions, sont-ils illégaux ? La suspension depuis plus de 4 mois de ceux qu’ils ont remplacé n’est-elle pas illégale ?
Selon des
sources judiciaires, Alphonse Charles Wright et Abdoulaye Israël Kpgomou ont
été nommés par arrêté du ministre de la justice et non par décret du président
de la République. Ce qui serait contraire aux textes de loi. Ces deux
magistrats ont été remplacés par 4 autres, suspendus pour faute lourde depuis
plus de 4 mois par le même Mory Doumbouya.
D’ailleurs
ces magistrats suspendus n’ont toujours pas repris fonction, quatre mois après
leur sanction alors que selon nos informations, la suspension ne devrait durer
qu’un mois conformément à la loi sur le statut particulier des magistrats.
En mai 2021,
suite à une plainte d’un avocat, en l’occurrence maitre David Béavogui, pour insuffisance
professionnelle, quatre magistrats alors en service au tribunal de Dubréka sont
suspendus par le ministère de la justice pour faute lourde.
Mais
paradoxalement, déplore un interlocuteur, cela fait quatre mois que les
concernés n’ont pas été rétablis dans leur droit. Chose encore curieuse,
explique-t-il, deux d’entre eux sont remplacés. Il s’agit du président du
tribunal, Ibrahima Sory 1 Tounkara, et du procureur de la République, Abdoulaye
Sampou. Un acte de remplacement jugé illégal. Argument avancé pour l’étayer, le
ministre de la justice n’a aucun pouvoir nominatif d’un magistrat qu’il soit du
siège ou du parquet. Un magistrat ne peut être nommé que par décret du
président de la République conformément à la loi, et non par arrêté du ministre
de la justice comme ce fut le cas de Charles Wright et Israël Kpogomou.
Alors, quelles
seront les fondements de droit des décisions de justice rendues par ces
magistrats nommés par arrêté ? Notre interlocuteur se pose la question.
Et il nous
rappelle que le cas des magistrats de Dubréka n’est pas le seul. Il y en a
d’autres qui se trouvent dans les mêmes situations, jugées irrégulières ou de
suspensions. Nos sources dénoncent des manœuvres de l’ancien ministre de la
justice, Me Mory Doumbouya.
Sékou Diatéya Camara