Après un premier arrêt imposé au mois de mars 2022, les travaux
d’aménagement des infrastructures du Simandou ont été à nouveau suspendus le
dimanche 3 Juillet 2022, par une décision officielle du ministre des mines et
de la géologie, Moussa Magassouba, au moment où la société Anglogold Ashanti
(SAG) traversait des tensions avec les populations locales.
La SAG, première société aurifère
contributrice au budget de l’Etat, avec environ plus de 77 millions USD (plus
de 677 milliards GNF) payés en 2018, selon le dernier rapport de l’Initiative
transparence pour les industries extractives, est très loin devant la Société
Minière de Dinguiraye (SMD), qui a payé environ 31 millions USD (plus de 277
milliards
Certes la SAG a repris ses
activités, mais il a fallu que sa direction menace de fermer l’usine pour que
les jeunes mécontents, qui réclamaient des emplois locaux du côté de Kintinia
(Siguiri), n’arrêtent leur mouvement d’humeur, qui avait bloqué les activités
de l’entreprise pendant une semaine.
La localité de Siguiri, situé à
l’Est du pays, à plus de 800 km de Conakry, abrite à Kintinia, la principale
mine de la SAG.
Le 12 Juillet 2022, le ministre
guinéen des mines a également décidé de la fermeture brutale de la mine d’or de
Guinea Gold Exploration (GGE), toujours dans Siguiri, pour des raisons
considérées comme discutables. La presse locale a même affirmé que Magassouba
n’aurait pas apprécié le « mauvais accueil » qui lui aurait été
réservé, une information que l’intéressé n’a pas encore démentie…
Selon une source qui s’est
adressé à WESTAF MINING, les mesures de sécurité sont les mêmes dans la plupart
des sociétés aurifères et le ministre se serait rendu à l’improviste dans les
locaux de GGE…
Le blocage des activités de cette
société aurifère survient quelques jours après celui des travaux d’aménagement
des infrastructures devant servir à l’évacuation du minerai de fer de Simandou.
Dans ce cas précis, au moins
10000 emplois locaux seraient menacés par la décision unilatérale du
gouvernement qui exige 15% d’actions gratuites dans la co-entreprise devant
gérer les infrastructures (ce qui a été refusé par Winning Consortium Simandou
– WCS – et Rio Tinto). A terme, ce méga projet pourrait employer plus de 45000
personnes…
Il se trouve toutefois que les
deux entreprises ne sont pas au même stade d’avancement de leurs travaux, WCS
ayant engagé des travaux d’envergure depuis 2019, contrairement à son
« concurrent » installé dans la zone depuis 1997.
Ces différents incidents
surviennent au moment où plusieurs investisseurs affichent des signes de
lassitude par rapport à leurs engagements en Guinée, qu’ils décrivent pourtant
comme un pays prometteur.
« Nous avons besoin de
stabilité juridique pour pouvoir rassurer nos partenaires financiers et
continuer à investir dans les projets que nous avons initiés. Ces changements
improvisés ne sont pas de bons signaux pour nous », a soufflé l’un d’eux.
Avec Westaf Mining