Le 4 décembre dernier à Abuja, en République Fédérale du Nigéria, s’est tenu la
Conférence ordinaire des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEDEAO. Il a été
question lors de cette rencontre, d’inscrire aux Chefs d’Etat-Major d’étudier
et de proposer d’urgence, les options, modalités, moyens financiers et
techniques pour l’activation de la Force en Attente de la CEDEAO (FAC), y
compris une opération cinétique spéciale de lutte contre le terrorisme. Sauf
que sa mise en place pourrait s’avérer difficile, notamment lorsqu’une grande
partie de la population et des Forces Armées adhèrent au changement anti
constitutionnel dans les pays concernés.
Sous sanctions de la CEDEAO à la
suite de coups d’États, le Mali, la Guinée et le Burkina Faso n’ont pas pris
part à cette réunion extraordinaire du Comité des Chefs d’Etat-Major de la
CEDEAO, tenue le 19 décembre dernier à Bissau. La dite rencontre qui a alors
regroupé 12 pays ouest-africains, a eu comme objectif de mettre en place une
force régionale dont le mandat inclura la restauration de l’ordre
constitutionnel partout où il est nécessaire dans la sous-région.
Cependant, quelques difficultés
ont été évoquées lors des débats quant à la concrétisation de ce rêve. C’est en
ce sens que les chefs d’état-major, lors des discussions, ont déploré l’absence
du Burkina Faso et du Mali à la réunion, compte tenu de l’impact du terrorisme
dans ces pays et du fait qu’ils ont un rôle important à jouer dans la recherche
de solutions durables. Il en est de même en ce qui concerne la République de
Guinée.
« Sur l’activation de la FAC pour
la lutte contre le terrorisme, le Comité des Chefs d’Etat-Major a pris
connaissance des deux options suivantes qui ont eté présentées:
Option 1: Opération cinétique qui
consiste en une projection de force pour des missions offensives de recherche
et destruction, de protection des populations civiles, de sécurisation de sites
et d’infrastructures critiques. Cette option qui consiste en une projection de
force multinationale pour lutter contre le terrorisme comporte des difficultés
politiques (nécessité de l’acceptation par le pays hôte et sensibilité des
opinions publiques) et d’importantes contraintes financières. Opérationnelle à
long terme n’est pas garantie, si on considère les expériences. Par ailleurs, son
efficacité antérieure.
Option 2: Missions d’appui et de
soutien qui reposent sur la mise ceuvre de capacités critiques
commandement et conseil, formation et entrainement) au profit des Etats membres
affectés. Dans cette deuxième option, il s’agit de recourir aux missions d’appui
et de soutien qui reposent sur la mise en ceuvre de capacités critiques
(renseignement, appui feu aérien, logistique, commandement et conseil (…)»,
indique le rapport.
Pour y parvenir, des
recommandations ont été faites par le Comité des Chefs d’état-major à l’endroit
de la Commission de la CEDEAO. C’est entre autres mettre en place un groupe de
planification pour affiner les options et faire des propositions qui seront
présentées au Comité pour validation, faire participer tous les Etats membres
de la CEDEAO, y compris ceux sous sanction, à toutes les discussions relatives
aux questions sécuritaires. (…).
Par ailleurs, les chefs
d’état-major ont émis des réserves quant à la mise en œuvre de cette intervention.
« Le Comité des Chefs
d’Etat-major considère que la FAC constitue déjà un cadre opérationnel dédié à
toutes les formes d’intervention. Toutefois, la restauration de l’ordre
constitutionnel requiert de lui en donner mandat et de lui fournir les
capacités nécessaires. Il convient cependant de noter que cette intervention
est complexe et sa mise en oeuvre pourrait s’avérer difficile notamment lorsque
la population et/ou une grande partie des Forces Armées adhèrent au changement
anti constitutionnel dans le pays concerné. », mentionne le Rapport des
chefs d’état-major signé du gnéral d’Armée bissau-guinéen Biagué NA N’TAN, au
nom de la réunion extraordinaire du comité des chefs d’état-major de la Cedeao.