On tend sans doute vers un renouvellement à marche forcée des instances nationales de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG), trois ans après l’expiration de leurs mandats respectifs. Une option devenue inéluctable pour les dirigeants du parti, dans la perspective des futures échéances électorales, qui sonneront le glas de la transition. C’est du moins ce que laissent entendre les cris d’orfraie du ministre porte-parole du gouvernement, Ousmane Gaoual Diallo qui, bien qu’exclu de l’UFDG, continue de secouer le cocotier.
Le leader de l’UFDG, Cellou Dalein Diallo doit dorénavant se
battre sur un autre front, en plus de celui ouvert contre le gouvernement de
transition, dont il est devenu la bête noire. Ce second front concerne la
résistance qui est en train de prendre forme au sein de sa formation politique,
sous l’égide de son ancien lieutenant Ousmane Gaoual Diallo.
Ce dernier n’est pas du genre à dire amen à tout, notamment
pour ce qui porte sur son exclusion du parti pour « violations des statuts du
parti ». La direction du parti reprochait en effet, à Ousmane Gaoual, à
l’époque coordonnateur de la cellule de communication de l’UFDG, son attitude
désinvolte.
Une décision datée du 1er juin 2022, qualifiée d’ailleurs de
« liberticide » par maints observateurs. Et qui apporte de l’eau au moulin de
ceux qui accusent les présidents de nos partis politiques d’être des potentats
en puissance. Prompts à trancher les têtes qui dépassent au sein de leurs
structures.
Et depuis cette exclusion, c’est comme si Ousmane Gaoual,
par ailleurs ministre et porte-parole du gouvernement, s’est juré d’user de
tous les moyens pour casser cette sentence. Afin de réintégrer sa famille
politique, et se porter candidat à la présidence du parti, lors du prochain
congrès, qu’il appelle de tous ses vœux.
Mettant à profit ses différents tweets ainsi que ses sorties
médiatiques pour titiller le président de l’UFDG. Qu’il dépeint sous les traits
d’un démocrate en peau de lapin.
Des propos battus en brèches par le parti, qui considère ces
sorties du ministre comme étant de simples billevesées. Les détracteurs de
Ousmane parlent même d’un combat d’arrière-garde. Et que les effets de manches
du ministre, qui devrait selon eux, faire prévaloir le droit de réserve dans sa
conduite, en tant que membre d’un gouvernement, censé faire preuve de
neutralité entre les partis, ne sauraient émousser l’ardeur de leur bien aimé
leader.
A l’allure où vont les choses, le prochain congrès de
l’UFDG, s’il a lieu, comme prévu, pourrait se transformer en jeu de massacre.
On ne saurait toutefois dans ce cas de figure, parler de meurtre du père. Car
Ousmane Gaoual se considère plutôt comme un fils spirituel de Bah Mamadou voire
d’Alpha Abdoulaye Porthos. Deux personnalités qui lui ont mis le pied à
l’étrier.
En attendant de savoir qui prendra le dessus dans ce choc de
deux égos, à l’UFDG on semble banaliser le sujet. Vu que « Gaoual » est pour le
moment exclu du parti. Sauf que ce dernier, réputé pour son caractère pugnace
et opiniâtre, n’est pas prêt à rendre les armes.
Comme dans une tragédie shakespearienne.
Mamadou Dian Baldé