Invité de l’émission « Mirador » de la radio FIM FM Guinée de ce lundi, 21 juin 2021, Boubacar Diallo, connu sous le nom de Grenade, a fait des révélations. Selon le jeune homme, gracié récemment par Alpha Condé, il a été forcé à tenir une arme à la gendarmerie pour se faire photographier.
Il avait écopé de 10 ans de prison ferme, avec une période
de sûreté de 5 ans, pour tentative de meurtre et détention illégale d’arme de
guerre. Parlant de la détention d’arme, cet ancien militant de l’UFDG a dit
avoir été obligé de tenir une PMAK pour se faire photographier. Des images que
le parquet de Dixinn avait exhibées comme un trophée de guerre lors de son
interpellation.
« A la gendarmerie, à l’Eco3, à Kénien par la brigade
de recherche, je dirais son nom et je vais dire son nom jusqu’à la dernière
goutte de mon sang, c’est le commandant Lanceï qui m’a poussé de prendre la
photo avec une arme en main... C’est le Commandant Lanceï et son équipe qui
m’ont demandé de le faire. Mais j’avais dit non, que je préfère mourir avec la
vérité que de vivre avec le mensonge. Je lui ai posé la question pourquoi je
vais prendre cette arme pour mettre ma vie en danger et la vie des innocents en
danger ? »
En outre, Grenade accuse un des membres du service des
renseignements de l’avoir torturé à la gendarmerie pour qu’il dénonce d’autres
personnes. « Monsieur Kènèma (décédé en juillet 2020) du service des
renseignements qui a été à la brigade de recherche de Kénien faisait partie des
personnes même qui m’obligeaient, qui me torturaient. Je le confirme. Kenèma
m’a torturé physiquement et moralement. Il est venu comme un sage. Je ne savais
même que c’était un gendarme ou quelqu’un qui travaillait pour le service des
renseignements. Il avait un sac à dos avec un PC (ordinateur) et des documents
dans une chemise. Il m’a dit tout ce que je te demande, c’est de confirmer et
signer ça. J’ai dit non. Ce que je vois dans ces documents ne vient pas de ma
propre personne. Je préfère donner ma vie que de confirmer ou signer ça. Mais
je refuse de mettre la vie d’un innocent comme moi en danger. C’était de
considérer certaines personnes, dont je ne dirais pas le nom, comme mes
complices dans mes scénarios politiques. Avec ma conscience irréprochable, je
n’ai jamais collaboré avec un cadre, ni un commerçant, ni avec un homme
politique, ni avec un jeune leader qui me disait Grenade, il faut prendre
l’arme pour faire ça, Grenade il faut tenir ça pour barrer la route ou brûler
les pneus, non. C’est ce qui était écrit dans ces documents… »
Alpha Mamadou Diallo
pour FIM FM