Le président de l’Union des Comores, président en exercice de l’Union Africaine, M. Azali Assoumani, hôte de marque du colonel Mamadi Doumbouya a profité de son récent séjour guinéen pour tresser des lauriers à la junte, pour sa conduite de la transition de manière « apaisée et inclusive ». De quoi faire dresser les cheveux sur la tête des forces vives qui, elles, continuent de pousser les choses au noir.
Le pouvoir de Conakry peut boire du petit lait voire s’en
délecter, suite aux dividendes tirés de la visite de M. Azali Assoumani,
président de l’Union des Comores et président en exercice de l’Union Africaine.
Qui sur la foi du compte rendu officiel fait par le gouvernement guinéen,
aurait encensé la junte pour ‘’les efforts déployés en faveur d’une transition
pacifique et inclusive’’.
Tout en ‘’exprimant son soutien à la République de Guinée
dans ses aspirations pour un développement harmonieux et durable’’.
L’occasion a été opportune pour les deux présidents de poser
les bases d’un raffermissement de la coopération bilatérale de leurs pays
respectifs.
C’est dans cette perspective que ‘’la mise en place d’un
cadre juridique de coopération devant aboutir à la signature d’un accord
instituant la Grande Commission Mixte de Coopération entre les deux pays’’, a
été acté.
A cette allure, M. Azali Assoumani marche de facto dans les
pas de son homologue rwandais, Paul Kagamé qui avait aussi trouvé les nouveaux
maîtres de Conakry, d’un commerce agréable. C’était lors de sa visite effectuée
dans nos murs, en avril dernier. Tout ça mis bout à bout ne peut que remettre
la junte en selle, aux yeux d’une communauté internationale, qui n’apprécie la
situation que par le petit bout de la lorgnette.
Autrement dit, elle ne s’en tient généralement qu’aux
ouï-dire. Le principe de subsidiarité aidant, les rapports de la Cédéao et de
l’UA sont perçus comme parole d’évangile par les partenaires techniques et
financiers.
D’où cette lecture décalée des réalités du terrain, au grand
dam de ceux qui n’embouchent pas la même trompette que les princes qui nous
gouvernent.
Au final c’est le peuple qui trinque, pendant que le pouvoir
s’affermit au fil des jours, pour mieux essorer le populo.
En tout état de cause, si l’on s’en tient au satisfécit
décerné par Azali Assoumani à la junte, en tant que président de l’UA, on ne
peut qu’en déduire que le pouvoir de Conakry a les cartes en main dans son bras
de fer avec les forces vives. La junte reprend ainsi des couleurs, tandis que
son opposition perd de sa superbe.
Mamadou Dian Baldé