Chassé-croisé diplomatique : La junte reprend des couleurs (Éditorial)

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  • 26 juin 2023 08:30

  • Politique

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Le président de l’Union des Comores, président en exercice de l’Union Africaine, M. Azali Assoumani, hôte de marque du colonel Mamadi Doumbouya a profité de son récent séjour guinéen pour tresser des lauriers à la junte, pour sa conduite de la transition de manière « apaisée et inclusive ». De quoi faire dresser les cheveux sur la tête des forces vives qui, elles, continuent de pousser les choses au noir.

Le pouvoir de Conakry peut boire du petit lait voire s’en délecter, suite aux dividendes tirés de la visite de M. Azali Assoumani, président de l’Union des Comores et président en exercice de l’Union Africaine. Qui sur la foi du compte rendu officiel fait par le gouvernement guinéen, aurait encensé la junte pour ‘’les efforts déployés en faveur d’une transition pacifique et inclusive’’.

Tout en ‘’exprimant son soutien à la République de Guinée dans ses aspirations pour un développement harmonieux et durable’’.

L’occasion a été opportune pour les deux présidents de poser les bases d’un raffermissement de la coopération bilatérale de leurs pays respectifs.

C’est dans cette perspective que ‘’la mise en place d’un cadre juridique de coopération devant aboutir à la signature d’un accord instituant la Grande Commission Mixte de Coopération entre les deux pays’’, a été acté.

A cette allure, M. Azali Assoumani marche de facto dans les pas de son homologue rwandais, Paul Kagamé qui avait aussi trouvé les nouveaux maîtres de Conakry, d’un commerce agréable. C’était lors de sa visite effectuée dans nos murs, en avril dernier. Tout ça mis bout à bout ne peut que remettre la junte en selle, aux yeux d’une communauté internationale, qui n’apprécie la situation que par le petit bout de la lorgnette.

Autrement dit, elle ne s’en tient généralement qu’aux ouï-dire. Le principe de subsidiarité aidant, les rapports de la Cédéao et de l’UA sont perçus comme parole d’évangile par les partenaires techniques et financiers.

D’où cette lecture décalée des réalités du terrain, au grand dam de ceux qui n’embouchent pas la même trompette que les princes qui nous gouvernent.

Au final c’est le peuple qui trinque, pendant que le pouvoir s’affermit au fil des jours, pour mieux essorer le populo.

En tout état de cause, si l’on s’en tient au satisfécit décerné par Azali Assoumani à la junte, en tant que président de l’UA, on ne peut qu’en déduire que le pouvoir de Conakry a les cartes en main dans son bras de fer avec les forces vives. La junte reprend ainsi des couleurs, tandis que son opposition perd de sa superbe.

Mamadou Dian Baldé

 

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