Amadou Bailo Sow et Mohamed Camara alias « Mohamed ASK », respectivement humoriste de renom et encadreur sportif, arrachés récemment à l’affection des leurs, risquent d’être inhumés sans fleurs ni couronnes. Parce que tout simplement ces braves messieurs ont eu le malheur de s’éteindre dans le dénuement le plus total.
Pour avoir vécu chichement, et gagné leur pain, à la sueur
de leur front. Expiant ainsi le péché d’Adam, comme toutes les personnes
honnêtes.
Comme si l’honnêteté dans une République comme la nôtre,
semblable à celle décrite dans la « Curée » d’Emile Zola, avec une société
viciée par la course effrénée à l’enrichissement, était tout simplement un
crime.
Ces défunts, qui furent pourtant des dignes fils de la
République par leur dur labeur, pourraient ne même pas avoir le mérite de
figurer dans les divers du JT de 20h de la RTG. Sacrée République que cette
Guinée, véritable cimetière des éléphants.
Où on est dorénavant en perte des « valeurs du cœur », si
chères pourtant à l’Afrique. C’est pourquoi notre compatriote Mohamed ASK sera
enterré à Nantes, loin de la patrie de ses ancêtres. Parce que tout simplement
ses proches peinent à réunir 7500 euros, montant nécessaire pour le
rapatriement de sa dépouille.
Quid des victimes à la pelle, enregistrées lors des
manifestations de rue, et dont les enquêtes pour élucider ces cas de morts
violentes tardent à être diligentées ?
Nous en sommes à l’état des promesses. Mais comme l’a dit
Charles Pasqua : « les promesses n’engagent que ceux qui y croient ».
En attendant que le Conseil National pour le Rassemblement
et la Démocratie (CNRD) puisse sortir des sentiers, ce qui est loin du cas,
nous ne pouvons qu’emboucher la même trompette que Stephen Hessel. Ce nonagénaire,
auteur du best-seller « indignez-vous », violente diatribe publiée sous forme
d’opuscule en 2010 contre les turpitudes des démocraties.
Pendant que le pouvoir vous rétorque : « circulez, il n’y a
rien à voir ».