Le rêve d'aller à tout prix en Europe peut souvent se terminer en désillusion. C'est ce qui est arrivé à de jeunes ressortissants ouest africains, grugés par un réseau de faussaires qui leur promettait contre argent, des visas. Arrêté, le cerveau de ce réseau, Abdoulaye Touré, a été déféré, lundi dernier, au parquet, son complice recherché.
C'est suite à une plainte portant escroquerie au visa ayant
causé un préjudice de 4 060 000 FCfa, déposée par la Guinéenne de Conakry,
Sayon Soumah (32 ans), contre le faussaire Abdoulaye Touré que les limiers du
commissariat urbain de Grand-Dakar sont venus à bout d'un réseau de trafiquants
de visas. Né en 1983 en Guinée Conakry, le présumé cerveau de ce réseau,
Abdoulaye Touré, sera appréhendé le 27 août dernier, vers 18 heures, aux Hlm.
Au cours de l'enquête préliminaire, les éléments de la brigade de recherche
vont passer au peigne fin la pile de documents retrouvés par devers Abdoulaye
Touré.
Seulement, le déclic viendra de l'exploitation de son
téléphone portable. Les limiers découvrent plusieurs échanges téléphoniques,
des messages écrits et Vocaux, entre le mis en cause et ses présumées victimes,
lesquelles lui réclamaient le remboursement de sommes d'argent, sous peine de
poursuites pénales. La poursuite des investigations a aussi permis aux
policiers de réaliser que leur homme avait grugé plusieurs victimes qui seront
localisées au Sénégal, en Guinée et en Europe.
Son modus operandi consistait à faire croire à ses cibles
qu'il pouvait leur trouver des visas pour l'Europe. Ainsi, les candidats au
voyage, en provenance de la Guinée, regagnaient le Sénégal. Sur place, A. Touré
les accueillait dans des appartements loués à Ngor, Ouakam et aux HLM. Après
les avoir mis en confiance, Touré encaissait leur argent, contre décharge,
avant d'organiser sa disparition et son injoignabilité. Laissées à leur propre
sort, ses victimes étaient expulsées des appartements que Touré avait loués
pour un très court séjour. Sans attaches au Sénégal et dépourvues de moyens de
subsistance, nombre de ses victimes rentraient en Guinée. Quant aux victimes
localisées en Europe, elles sont constituées de Guinéens bloqués dans des pays
d'Europe de l'Est et du Centre, où ils vivent sans aucun moyen financier.
A l'origine de leur galère, A. Touré qui demandait à leurs
parents de lui envoyer de fortes sommes d'argent, à charge pour lui de trouver
des visas Schengen à leurs enfants. Le préjudice subi par la dizaine de
victimes identifiées à Dakar, est provisoirement estimé à plus de 20 millions
de FCFA. Placé en garde à vue, A. Touré a été déféré lundi dernier, au parquet
du tribunal de grande instance de Dakar par les limiers de Grand Dakar qui
continuent d'enregistrer des plaintes d'autres victimes. La police est aux
trousses d'un autre maillon de ce réseau de faussaires, le Guinéen Boubacar
Sidiki Kouyaté, dont le nom figure quasiment sur toutes les décharges
présentées par les victimes.
Source : igfm.sn