La rencontre entre le CNRD et les magistrats continue de faire couler encre et salive en Guinée. Le mea-culpa de certains magistrats, qui ont dit avoir été soumis à de fortes pressions, na passe pas dans la corporation. Le juge Alphonse Charles Wright, actuellement juge à Dubréka, dénonce ce mea-culpa de certains de ses confrères.

Il est connu comme étant l’un des rares juges à avoir libéré un opposant au 3^ème mandat. Alphonse Charles Wright ne partage pas l’avis de certains de ses collègues et dénonce le manque de courage dont ils ont fait preuve.

« Admettre avoir subi la pression de l’exécutif au point de reculer face à sa responsabilité professionnelle est un aveu de violation du serment du magistrat. Par conséquent, un tel magistrat ne mérite pas de rendre la justice au nom du peuple devant lequel il a prêté serment de n’être soumis qu’à la seule autorité de la loi. Dans le cas contraire, il orientera très mal la boussole de la justice vers une destination d’injustice institutionnelle.

Après la transition, il sera capable de trouver d’autres justificatifs en soutenant que les autorités l’ont dérouté à nouveau face à sa responsabilité. Il n’y a pas d’homme providentiel. Cependant, le magistrat doit être un sacrifice pour son peuple et non sacrifier son peuple. Nul ne peut réussir seul, chacun doit se repentir, selon le degré de sa faute tout en s’engageant au-delà des mots, à ne pas abandonner son serment au prix de sa vie… »

Alpha Mamadou Diallo