A moins d’un mois du congrès devant donner lieu au renouvellement des instances dirigeantes du football guinéen prévu le 25 novembre prochain, c’est la veillée d’armes au sein des états-majors des candidats en lice pour cette course à l’échalote. Chacun des membres du quatuor, présents dans les starting-blocks, est en train de peaufiner sa stratégie de campagne, afin d’amener les votants à se rendre à ses arguments, le jour J.
Si le général Mathurin Bangoura, président du Club
industriel de Kamsar (CIK), et fort du soutien du G47, dont il est le
porte-drapeau, passe aux yeux de maints observateurs comme le favori de cette
élection, ces concurrents ne s’avouent pas vaincus, outre mesure. Car comme
l’on sait tous par expérience, une élection n’est jamais jouée d’avance.
Le monde du football a beau fonctionner en vase clos,
donnant ainsi une longueur d’avance au candidat du G47, qui s’attend à rafler
la mise, haut la main, lors de cette compétition élective, des outsiders comme
Abdoul Karim Bangoura, ancien sociétaire du Syli national, ont beau jeu de
tenter leur chance.
Sans oublier Bouba Sampil, de l’Association sportive du
Kaloum (ASK), ou Almamy Sylla de l’écurie SOAR. Tous convaincus de la
légitimité de leurs candidatures à cette élection, censée ouvrir une nouvelle ère
pour le renouveau du football guinéen. Après près de deux ans de gestion d’un
comité de normalisation (CONOR), mis en place à brûle-pourpoint en décembre
2021, pour expédier les affaires courantes, suite à un psychodrame qui avait
grippé la machine de l’institution footballistique.
Cette élection qui pointe à l’horizon va couronner le mandat
du CONOR, qui pourrait s’en aller avec la satisfaction du devoir accompli. Sauf
que le profil de certains candidats, y compris celui de la tête de liste du G47
suscite moult interrogations et appréhensions chez certains aficionados du cuir
rond.
Ceux qui poussent ces cris d’orfraie ne figurent certes pas
parmi les électeurs, mais leurs avis devraient pour autant compter en tant que
Guinéens. Quand on sait que c’est le destin de notre sport roi qui se joue. Que
cela ne se fasse surtout pas à quitte ou double. Au nom d’intérêts égoïstes.
C’est d’ailleurs pour débarrasser le bon de l’ivraie que le
CONOR a été mis en place. Mais à cette allure, on a bien peur que ce ne soit un
cautère sur une jambe de bois.
La porte étant de nouveau hermétiquement fermée aux «
enfants de cœur », au profit des loups du business. Comme pour dire que la
transition du CONOR n’aura été qu’une manœuvre dilatoire. Les mauvaises
habitudes ayant la peau dure au sein de notre univers footballistique, le
retour des vieux démons ne sera donc qu’une question de temps. Même après le
congrès du 25 novembre. Ça risque d’être le même cercle vicieux. A savoir
bondir d’une crise à l’autre.
Mamadou Dian Baldé