C’est à croire qu’à chaque jour suffit sa polémique. Tout semble bon pour brocarder la Gouvernance actuelle et accabler les dirigeants dont les activités sont caricaturées à souhait, dans le sombre dessein de créer une crise de confiance avec les populations, à défaut d’obtenir la caution de ces dernières dans un projet et programmes alternatifs jugés plus crédibles. On se fonde sur une culture très répandue dans le pays, de croire que l’opinion est toujours sensible à la critique contre les dirigeants, et s’émeut chaque fois des fausses alertes, maintenue qu’elle est dans un cycle infernal et permanent de désinformation.
Mais, autres temps, autres mœurs. Si avant c’était le
silence et le mépris qui étaient affichés contre les fausses accusations, qui
ont fait tant de mal parce que jusque-là rarement démenties, il est difficile
maintenant de véhiculer des informations fausses ou tronquées sans courir le
risque d’être rattrapé par les faits et la vérité. C’est ainsi que beaucoup de
personnes ont perdu leur crédibilité et leur audience auprès des populations,
qui n’aiment pas tant que ça qu’on abuse de leur bonne foi ou que l’on se moque
de leur intelligence.
Voilà qu’aujourd’hui encore, ceux qui aiment s’inviter dans
le débat pour parler de ce qu’ils ne savent pas, s’épancher et se lâcher sur
les sujets qu’ils maîtrisent le moins, épiloguent sur le budget de l’Etat en
des termes populistes – comme d’habitude – pour essayer de glaner la sympathie
et l’adhésion d’un peuple qui, malheureusement pour eux, n’est pas dupe, parce
que plus averti qu’avant et capable de distinguer le vrai du faux.
Il n’y a pas si longtemps, ils s’offusquaient que les
ministères, les institutions, les services publics subissent une cure
d’austérité et plaidaient auprès du Chef de L’Etat afin qu’il délie les cordons
de la bourse. Maintenant, on veut l’accuser d’avoir augmenté « son » budget, en
fait celui de la Présidence de la République, et présenter cela comme un
scandale, au moment où il demande à toutes les régies financières de mobiliser
plus de ressources et de les sécuriser davantage, pour que le pays dispose des
moyens de ses ambitions et puisse satisfaire, de façon optimale, les besoins de
la population.
Ce souci qui anime le Chef de l’Etat est légitime et
profitable à tous, mais tranche avec la pratique profondément ancrée dans les mœurs,
au-delà des appartenances politiques et des idéologies prônées, de se servir
avant de servir.
Ce n’est un secret pour personne, car la question est au cœur
du débat public et suscite des récriminations, que la préoccupation quotidienne
du Professeur Alpha Condé, c’est le redressement économique de la Guinée et la
culture de l’exemplarité chez les Guinéens. Et le bon exemple vient du sommet
et de lui-même, par la mesure et la sobriété qu’il s’applique dans sa vie et
ses fonctions. Au point que certains de ses pairs lui reprochent de
désacraliser la fonction, et beaucoup d’autres qui le rencontrent ou lui
rendent visite disent ne pas envier sa vie de moine. Un proche à lui, à ce
propos, lui a confié, récemment, que les ministères étaient devenus des
monastères, pour bien faire sentir que la tendance est littéralement inversée,
et qu’il ne sera plus question maintenant pour les populations de serrer la
ceinture tandis que les dirigeants en profitent et se mettent à leurs aises.
Tout le monde le constate et ne le dit que trop.
En attendant que les autorités financières ne donnent toutes
les explications autour du budget national, comme elles en ont pris l’habitude,
après son adoption par les députés et répondent ainsi à toutes les questions
qu’il soulève, c’est faire un amalgame de mauvais aloi que de confondre la
personne du Chef de l’Etat avec l’institution qu’il dirige, la première du
pays, qui abrite plusieurs services importants de l’Etat et de l’administration,
notamment en terme d’effectifs et de fonctions…
Malgré tout, au cours du conseil des ministres, consacré au
projet de budget à l’étude, devant tous, il a donné des instructions fermes
pour qu’il n’y ait aucune augmentation d’allocations budgétaires qui ne soit
justifiée, à commencer par celles de la Présidence. De même qu’il a rappelé que
le budget n’est qu’une prévision, avant de préciser que celui-ci ne peut être
exécuté que si les ressources y afférentes sont mobilisées et disponibles. Enfin,
il a été catégorique : toute dépense devra être justifiée avant et après.
N’est-ce pas le témoignage, parmi tant d’autres en plus de
tous les actes posés, que le Professeur Alpha Condé ne veut pas qu’on abuse du
pouvoir et dilapide les deniers publics ? Avant lui, qui s’en était autant
soucié ?
En tout cas, pour ceux qui feignent encore de ne pas le
savoir, le Président Alpha Condé, dans son combat politique et depuis qu’il a
accédé au pouvoir, ne s’est jamais préoccupé de lui-même, de son confort personnel,
de son bonheur à lui ni celui de sa famille. Il n’a jamais été habité que par
une obsession, celle de tout donner à la Guinée. Peut-être, ce qui peut
paraître un travers dans un pays où chacun veut tout pour lui.
Mais, c’est son choix. Et l’histoire lui donnera raison là
où certains auraient tellement souhaité qu’il ait tort.
Tibou Kamara