Coopération : les contours d’une mission technique française en Guinée

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  • 19 février 2022 11:56

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 Chef de projet coopération internationale auprès du Ministère français de la transition écologique et solidaire, Mamady  Dioubaté vient de finir une mission  en Guinée, son pays d’origine. Alors qu’il s’apprête à prendre son vol pour Paris, il s’est prêté aux question de Fim Fm Guinée. Lisez

M Mamady Dioubaté, bonjour !

M D : Bonjour !

Vous servez spécifiquement auprès de l’Agence de l’eau Adour-Garonne. D’abord, j’ai envie d’évoquer la nouvelle stratégie de la France en matière de coopération …

Il y a plusieurs choses à retenir mais, je vais être un peu court. En aout 2021, la France a voté au parlement la nouvelle loi de programmation de développement solidaire et la lutte contre les inégalités mondiales, qui ambitionne de rehausser l’aide publique au développement à 0, 77% du PIB français qui est à ce jour de 0, 55%. Donc, l’ambition est énorme. Il s’agit de repousser de plusieurs milliards supplémentaires, l’aide public au développement. Donc, la France à une stratégie portant sur l’eau et l’assainissement dans les pays en voie de développement qui s’étend de 2020 à 2030 ; donc le pays s’est donner 10 ans pour essayer d’améliorer les conditions de vie des populations notamment dans les pays en transition et en voie de développement.

A propos, vous venez de boucler une mission en Guinée. De quoi il a été question ?

 C’était plutôt une mission technique auprès de trois départements ministériels Guinéens : le Ministère de l’Enseignement Pré-universitaire et de l’Alphabétisation, le Ministère du Développement durable et le Ministère de l’Hydraulique et de l’Energie.

Comment le Ministère Français de la Transition écologique peut aider ces différents départements ?

D’abord, il y a un volet qu’il ne faut pas oublier spécifiquement, c’est que nous travaillons beaucoup dans le domaine de l’eau et de l’assainissement un peu partout à travers le monde, essentiellement en Afrique, en Asie du sud-Est et en Amérique latine.   Donc, nous sommes en train de nous déployer notamment dans le bassin du fleuve Sénégal dont la Guinée est membre tout comme le Mali, la Mauritanie et le Sénégal.  Donc, nous sommes venus en Guinée pour discuter avec les autorités, voire déjà quels sont les besoins en matière d’eau et d’assainissement et il y en a beaucoup.   On a rencontré des directeurs techniques, c’était très intéressant à les écouter afin de mettre ça dans un rapport et en discuter une fois arrivé à Paris.

Les besoins sont nombreux, vous l’avez dit, mais quels sont les prioritaires ?

Ça dépend des départements ministériels. Au Ministère de l’Enseignement pré-universitaire, on a discuté avec le directeur national de l’enseignement fondamental et le chef de cabinet du département qui nous ont parlé par exemple de l’approvisionnement des écoles en eau potable, qui leur semble être une priorité. Au Ministère du Développement durable, ils nous ont énuméré plusieurs priorités. Le directeur national de l’assainissement a notamment évoqué la mise en place des stations de traitement des eaux usées à Conakry et dans les grandes villes de l’intérieur du pays.  Au niveau de l’Hydraulique, la préservation de la ressource en eau, souterraine et eau de surface, bref de la préservation des cours d’eau du pays se pose. Nous avons compris leurs besoins, c’est la gestion intégrée de la ressource en eau, portant sur l’hydrométrie, la météorologie, la pluviométrie etc.

Qu’est –ce qui vous a marqué en Guinée ?

Le cas Guinéen est, je ne dirai pas particulier mais très singulier. Parce que quand on a rencontré ces départements-là, on a constaté qu’il y’a une diversité d’acteurs mais, beaucoup font à peu près la même chose surtout dans le domaine de l’eau et l’assainissement. Cet aspect nous a tiqués. Sinon à part ça, la Guinée à l’instar des autres pays de la sous-région souffre des mêmes difficultés. Et on essayera quand même d’aider dans la mesure du possible à améliorer des conditions de vie des populations à la base

Vous êtes Guinéen d’origine et voudrez certainement vous adressez aux autorités de la transition et à la population…  

 Je m’adresserai bien plutôt à la population (sourire) parce qu’étant d’origine Guinéenne, je suis un peu écœuré de voir certaine situation notamment au sein des collectivités locales. Nous avons rencontré l’Association nationale des Communes de Guinée qui nous a résumés des réalités des 300 et quelques communes Guinéennes qui souffrent notamment dans le domaine de l’eau et l’assainissement.

Comme j’ai tendance à le dire très souvent, on ne reconnait    un pays qu’à travers ses communes. Quand on parle de Conakry, on parle forcément de Matoto et les autres communes. Et c’est pareil partout dans le monde. Quand on parle de la France, on parle de Paris ! Mais, Paris n’est pas géré par l’Etat centrale, Paris est géré par des collectivités locales. Donc, les besoins de l’ensemble des populations dépendent de la bonne gestion des collectivités locales. Moi je pense que l’enjeu majeur de la décennie qui vient sera plutôt centré sur le développement à la base et je crois beaucoup à cette idée de développement à la base qui in fine monte vers le sommet, plutôt qu’à l’inverse. Je pense que la Guinée est relativement sur une bonne voie mais, il y a certes des choses qu’il faut améliorer.

Propos Recueillis par Gilles Mory Condé

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