L'objectif de la COP15, qui s'ouvre ce lundi 9 mai dans la capitale
ivoirienne, est de trouver des moyens de lutter contre l’avancée du désert, la
déforestation, l’appauvrissement des terres arables ou les pollutions des sols.
La conférence démarre avec un sommet de chefs d'État directement en prise avec
le phénomène.
Moins connue que sa « grande sœur
» sur le climat, cette 15e Conférence des parties (COP) de la Convention des
Nations unies sur la lutte contre la désertification (CNULCD), aborde des
questions tout aussi cruciales. Elle se tient à l'heure où, selon l'ONU, 41%
des terres sont dégradées dans le monde. Et le rythme s'accentue : chaque
année, 12 millions d’hectares de terres sont perdus, soit une superficie
équivalente à celle du Bénin ou de la Belgique.
Neuf chefs d'État africains, dont
le président nigérien Mohamed Bazoum, son homologue congolais Félix Tshisekedi
ou encore le Togolais Faure Gnassingbé sont attendus à Abidjan autour du
président ivoirien Alassane Ouattara. Le président français Emmanuel Macron
ainsi que la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen
participeront aux débats en vidéoconférence.
« Appel à l'action »
Pendant dix jours, les
négociateurs de 196 États vont tenter de s'accorder autour d'objectifs communs
pour lutter contre la dégradation des sols dans les dix prochaines années. Le
thème de cet événement – « Terres. Vie. Patrimoine : d'un monde précaire vers
un avenir prospère » – est « un appel à l'action pour faire en sorte que la
terre, qui est notre source de vie sur cette planète, continue de profiter aux
générations présentes et futures », souligne le CNULCD dans un communiqué.
Une des questions majeures qui
doit être abordée concerne les sécheresses, explique Ibrahim Thiaw, secrétaire
exécutif de la CNULCD. « Elles deviennent de plus en plus fréquentes et de plus
en plus meurtrières et il est attendu de la COP de prendre des décisions fortes
à propos de la sécheresse pour réduire les risques que cela représente pour
l’humanité. »
Mais ces sécheresses ne sont pas
les seules responsables de la dégradation des sols, souligne notre
correspondant à Abidjan, Pierre Pinto. Les pollutions en tout genre liées aux
activités humaines détruisent aussi des terres arables. L’agriculture moderne
joue aussi un rôle majeur. Elle est notamment responsable de 80% de la
déforestation. L’Afrique perd ainsi 4 millions d’hectares de forêts par an.
Pourtant, ce sont 6 millions d’hectares de terres supplémentaires qui devront
être mis en production chaque année d'ici à 2030 pour répondre aux besoins
alimentaires de la planète face à l'augmentation de la population.
Réparation des terres
Comment accroître les rendements
sans appauvrir les sols ou détruire des forêts ? Comment atténuer l’avancée des
terres arides ? Comment offrir des opportunités pour les populations
directement aux prises avec ces catastrophes ? Une vingtaine de solutions
seront débattues lors de la COP15, parmi lesquelles la question cruciale de la
restauration des terres. « L’économie mondiale a été fortement affectée par la
pandémie et maintenant par les conflits comme la guerre en Ukraine qui
entraînent des conséquences extrêmement graves sur la production agricole et la
distribution des aliments dans le monde, explique Ibrahim Thiaw. Donc, la
réparation des terres offre des opportunités à tous les États du monde pour
mieux produire. »
En Irak, le sable avance, les
habitants suffoquent
En Irak, le désert grignote de
plus en plus le territoire. Conséquence : les tempêtes de poussière de sable se
multiplient, provoquant des milliers d'hospitalisations.
Le mois dernier, on a eu des
tempêtes de poussière même dans des zones humides ! Ça n’était jamais arrivé
avant. Si rien n'est fait, il n'y aura plus d'espaces verts, plus de maisons,
plus d'eau potable… L’Irak va tout simplement devenir un désert.