Ce vendredi 17 décembre, voilà dix ans que Kim Jong-il, l’ancien dirigeant de la Corée du Nord, a disparu pour laisser la tête du régime à son fils, Kim Jong-un. En une décennie, celui qui est souvent considéré comme l’un des dictateurs les plus imprévisibles et cruels de la planète a profondément transformé son pays. Retour sur dix ans de règne sans partage ou presque.
C’est la main sur le corbillard qui transporte le corps de
son père entouré par les cris de son peuple que le monde découvre Kim Jong-un.
En ce mois de décembre 2011, peu d’observateurs l’estiment capable de diriger
le pays, pourtant le jeune dictateur l’a rapidement transformé.
« Il a d’abord
diminuer l’influence de l’armée, analyse Cheong Seong-Chang, chercheur à
l’institut Sejong. Il a développé des armes stratégiques. Il a aussi réformé
l’économie en nommant un bureaucrate très réformateur. »
Libéralisation partielle de l’économie, sommets avec Donald
Trump et réussite du programme nucléaire pourraient résumer les faits d’armes
de Kim Jong-un. Mais les sanctions internationales et la pandémie ont fragilisé
l’économie et provoqué une situation alimentaire « tendue », selon les mots du
dirigeant.
Un culte de la
personnalité exacerbé
« Les réussites diplomatiques ne nourrissent pas le peuple,
explique Go Myung-hyun, de l’Asan Institute de Séoul. Il a désespérément besoin
de résultats économiques, mais il n’y parvient plus. Pour compenser le manque
de réussite économique qu’il avait promis personnellement à son peuple, il
cherche à remplir le vide avec une philosophie officielle. »
Pour masquer ses difficultés, il renforce son culte de la
personnalité. Depuis plusieurs années les tableaux de ses deux prédécesseurs se
font plus discrets, et il se fait désormais appeler Suryong ou « dirigeant
suprême » titre jusqu’ici réservé à Kim Il-sung, son grand-père, le fondateur
du régime.
Source : RFI