L'ancien président ivoirien a effectué un séjour de quatre jours au Ghana. Selon un communiqué de son parti, il s'y est rendu pour prendre part aux obsèques du capitaine Kojo Tsikata, homme fort et proche de l’ancien président ghanéen Jerry Rawlings. Laurent Gbagbo a également rendu visite aux exilés ivoiriens, dont il souhaite le retour au pays. Après la chute de l'ancien président, 11 000 Ivoiriens avaient fui la crise post-électorale pour trouver refuge au Ghana voisin.
Les plus célèbres des exilés pro-Gbagbo réfugiés au Ghana –
Damana Adia Pickass ou Justin Koné Katinan, anciens ténors du Front populaire
ivoirien – sont rentrés en Côte d’Ivoire au printemps dernier. Mais les partisans
de Laurent Gbagbo sont encore très nombreux à vivre en exil dans ce pays
voisin. « Environ 7 400 », selon le Parti des peuples africains Côte d'Ivoire
(PPA-CI), le nouveau parti de Laurent Gbagbo.
L’ancien président ivoirien a rencontré, durant le week-end
du 11 et 12 décembre à Accra, les représentants des exilés. « Une rencontre
informelle qui n’était pas prévue au programme », précise Ousmane Sy Savané, le
responsable de la communication du PPA-CI. Une rencontre toutefois
indispensable, dit-on, tant ce sujet est épineux.
Questions techniques
et financières à régler
À partir de 2015, le Haut-Commissariat aux réfugiés de l’ONU
cessait d’aider financièrement ces citoyens ivoiriens en exil, d’anciens
fonctionnaires ou opérateurs économiques, invitant ces derniers à rentrer en
Côte d’Ivoire. Ce qu’ils refusèrent régulièrement, exigeant comme préalable la
libération de Laurent Gbagbo.
Aujourd’hui, la donne a changé. Un retour est donc possible.
Il est même vivement encouragé par Laurent Gbagbo. Reste à régler les questions
financières et logistiques. Après plus de dix ans d’exil, un rapatriement
signifie des coûts importants pour ces familles qui estiment insuffisant les
300 000 francs CFA d’indemnisation offerts par le HCR. Ils réclament 2 millions
de francs, mais aussi la possibilité de conserver leur emploi au sein de
l’appareil d’État. Il faut aussi réintégrer les enfants au système scolaire
ivoirien : certains ont passé toute leur scolarité au Ghana, dans un système
anglophone.
Ces questions seront abordées lors du dialogue politique
entre le gouvernement et les partis d’opposition. Il doit reprendre
officiellement le 16 décembre prochain, après avoir été interrompu pendant plus
de six mois.
Avec RFI