Aboubacar Fabou Camara, ex directeur central de la police judiciaire, est présentement à la barre de la Cour d'Appel de Conakry. Il est poursuivi dans une seconde affaire par Oumar Sylla, alias Foniké Mengué, pour des faits de violences volontaires, menaces, diffamation, dénonciations calomnieuses, injures publiques et de détentions arbitraires.
A la barre, le flic a nié les faits. Selon le commissaire
Fabou, Foniké Mengué a été régulièrement arrêté par un officier porteur d'une
convocation qu'il connaissait, devant son domicile. Il n'a jamais fait l'objet
de violences, de menaces, encore moins d'injures dans les locaux de la DPJ. Tous
ses droits ont été respectés, a ajouté l'officier.
Du 17 avril, jour de son interpellation, au 24 avril, Oumar
Sylla est resté à la DPJ, a rappelé le juge. Djeila Barry a interrogé le
prévenu sur le délai de la garde à vue. Selon Fabou, toute la procédure en la
matière a été respectée, n'eût été la prorogation du délai à la demande du
procureur du tribunal de Dixinn, Sidy Souleymane N’Diaye.
« Je suis étonné que toutes ces infractions soient mises
en ma charge », déclare Aboubacar Fabou Camara. En réfutant les faits à
lui reprochés, il dit n'avoir posé aucun acte illégal dans ce dossier. « Quand
il a été interpelé, je suis allé le voir d'abord pour m'assurer que c'est
effectivement lui, ensuite lui demander sur son régime alimentaire. Il n'a
demandé qu'une pomme », soutient-il.
« Regrettez-vous tous les actes que vous avez posés
dans cette affaire ? », lui demande Me Pépé Antoine Lamah, un des avocats
de Foniké Menguè. « Je ne peux pas regretter un acte que je n'ai pas posé »,
a-t-il répondu.
Appelé à son tour à la barre, Foniké Mengué a réitéré avoir
fait objet de violences, de menaces, de dénonciations calomnieuses et d'injures
de la part des agents du commissaire Fabou. Selon lui, c'est à partir de chez
lui le 17 avril 2020, qu'il a reçu la visite inopinée d'une équipe mixte
composée de civiles et de policiers à bord de trois pick-up. Il dit avoir été
violenté, molesté, brutalisé et embarqué manu militari pour la villa 26 au
centre-ville de Kaloum.
Durant tout le trajet, ajoute-t-il, il était encagoulé. De
là, poursuit Foniké Mengué, il a été conduit dans les locaux de la DCPJ puis à
la CMIS 7, où il dit avoir passé trois nuits dans un petit couloir. C'est à
partir de là que ses problèmes d'yeux ont commencé. Lors des interrogatoires,
se souvient le nouveau coordinateur du FNDC, le commissaire Fabou lui a demandé
de se retirer du combat contre le 3ème mandat d’Alpha Condé. Pour
avoir refusé d’obtempérer, il dit avoir fait l'objet de menaces ensuite.
Sékou Diatéya Camara