Avec l’ère du renouveau instillée par la junte, la justice est en train de retrouver ses lettres de noblesse, pour jouer pleinement sa partition dans l’édification d’un État démocratique de plein exercice. C’est dans cette dynamique que Dame Thémis entend relever le défi dantesque, consistant à faire la lumière sur les crimes odieux commis sous la décennie de règne du président Alpha Condé. Qui, il faut le rappeler, est soupçonné d’avoir abusé de sa position pour donner de l’urticaire à ses opposants, qui n’avaient pas droit de cité sous son magistère. Mais avec l’avènement du CNRD au pouvoir, on assiste à un retour de flamme. D’où ces procès en cascades qui s’annoncent contre l’ex locataire du palais Sékoutouréah et ses « sicaires » pour des chefs d’accusation qui font froid dans le dos.

Dans le cadre de la répression des crimes de sang, le procureur du tribunal de première instance de Dixinn, M. Alghassimou Diallo vient d’annoncer l’ouverture d’une information judiciaire contre M. Alpha Condé et plusieurs de ses anciens collaborateurs.

Cela conformément aux instructions du procureur général près la cour d’appel de Conakry, qui s’est engagé à mettre le holà contre l’impunité. Ainsi les poursuites qui s’ouvrent contre l’ancien chef de l’État et une bonne brochette de membres de sa nomenklatura constituent un test grandeur nature pour la justice guinéenne.

Car il s’agit là d’un coup de tonnerre dans un ciel bleu. La Guinée s’étant illustrée de tout temps par l’impunité de ses élites et de sa bourgeoisie compradore. C’est le populo qui a toujours trinqué.

Une iniquité de traitement judiciaire que le colonel Mamadi Doumbouya s’est engagé à rectifier. En donnant les coudées franches à l’appareil judiciaire, qui n’était qu’un appendice de l’exécutif sous les précédents régimes. Étant réduit à jouer les utilités. Ce changement de paradigme commence à produire ses fruits, avec la mise en place de la Crief. Organe de répression des délits économiques qui fait trembler les plus coriaces des cols blancs.  

Maintenant que la Crief a pris son envol, l’heure est venue de se tourner vers les crimes de sang. C’est dans cette foulée que le procureur de la république près le tribunal de première instance de Dixinn a ouvert une information judiciaire contre Alpha Condé et plusieurs anciens apparatchiks de son régime pour des faits de « meurtre, assassinat, complicité de meurtre et d’assassinat involontaire entre autres ».

La machine judiciaire compte mettre le grand braquet, afin que toute la lumière soit faite sur ces crimes odieux commis durant la décennie de règne du leader historique du RPG.

Mamadou Dian Baldé