Ce jeudi 05 mai les publications sont dominées par les poursuites judiciaires annoncées par le Procureur Général près la Cour d’Appel de Conakry contre l’ancien président Alpha Condé et 26 dignitaires de son régime.
L’ancien
président de la République est poursuivi avec 26 de ses anciens collaborateurs
pour atteintes volontaires à la vie humaine notamment le meurtre, assassinat,
complicité de meurtre et d’assassinat rapporte Guineenews qui cite le document signé du procureur général près la
cour d’appel de Conakry est intitulé instructions aux fins de poursuite
judiciaire par voie de dénonciation.
Le site Africaguinee de renchérir en précisant
que les poursuites contre l’ancien président et compagnie sont consécutives à
une plainte déposée par les avocats du FNDC suite aux tueries et violations des
droits de l’homme enregistrées lors manifestations anti troisième mandat en Guinée.
C’est est
une première victoire pour les avocats du Front National pour la Défense de la
Constitution dans leur quête de justice pour les victimes des répressions sous
le régime d’Alpha Condé pourvu que l’ex président et ses co-accusés acceptent
de coopérer avec la Justice pour la manifestation de la vérité en lien avec les
violences qu’a connues la Guinée lors des manifs contre le troisième mandat de
l’ex-président estime Africaguinee.
Alpha Condé rattrapé par la boulimie
du pouvoir
Loin des
frontières Guinéennes les poursuites contre Alpha Condé et compagnie sont
commentées par nos confrères du continent.
Pour Wakatséra au Burkina, l’ex président
Guinéen ne pouvait pas éviter les ennuis judiciaires dans une Afrique où les
anciens présidents, boutés hors du palais par la rue, échappent rarement aux fourches
caudines des nouveaux maîtres. L’ancien président guinéen, mis à la retraite
par les militaires, le 5 septembre et ses collaborateurs apprennent visiblement
à leur dépens, cette dure loi des vaincus.
Ce qui
arrive à Alpha Condé et compagnie doit servir de leçon à tous les chefs d’Etat
du continent qui refusent de s’imaginer une autre vie en dehors du pouvoir et
qui sont prêts à marcher sur leurs compatriotes pour conserver leur fauteuil,
prévient le journal Burkinabè. Mais pour Wakatsera,
si procès il doit y avoir, il faut qu’il soit totalement équitable et non juste
une opportunité pour les nouveaux maîtres putschistes militaires, d’humilier
l’ancien maître aussi putschiste constitutionnel.
Les
organisateurs des manifestations en lien avec la violation des droits de
l’homme aussi dans le viseur de la Justice.
Outre les
dignitaires de l’ancien régime, le procureur général près la Cour d’appel de
Conakry élargit son champ de poursuites judiciaires contre tous ceux qui sont
impliqués ou soupçonnés d’être en rapport avec les crimes de sang en Guinée, sous
le régime déchu, rapporte Mosaiqueguinee.
Le Procureur
Général près la cour d’appel de Conakry a instruit au procureur de la
République près le TPI Dixinn d’engager aussi des poursuites judiciaires
contre toutes personnes physiques ou morales ayant participé à la destruction
des édifices tant privés que publics au cours des manifestations politiques
mais aussi contre toutes les personnes qui ont en violation des dispositions
organisées des marches ou cortèges sur la voie publique qui ont occasionné des
infractions présumées renchéri Mosaiqueguinee.
Le site d’information précise qu’il s’agirait certainement d’acteurs
politiques et des leaders du FNDC.
Sur le continent au Burkina les 100
jours du Colonel Damiba font la Une des quotidiens
Le 4 mai
marque les 100 jours de l’avènement au pouvoir, du Lt-Col Paul-Henri Sandaogo
Damiba, à la suite du coup d’Etat qui a mis fin au règne de l’ex président
March Cristian Kaboré. Dans son premier discours à la Nation, l’homme du
Burkina avait justifié son putsch par la volonté d’intensifier le combat contre
le terrorisme, la corruption ainsi que la politisation de l’Administration
publique.
Cent jours
après son accession au pouvoir, quel bilan à mi-parcours tirer
des actions du Colonel Damiba, s’interroge L’Observateur
Palga. Pour la lutte contre le terrorisme, l’indéniable constat est que le
pays continue d’avoir mal à sa sécurité. Les lignes ne
semblent pas avoir véritablement bougé, regrette le journal qui annonce que
l’insécurité continue à prendre à la gorge des pans entiers territoire
Burkinabé.
Quant à la
dépolitisation de l’Administration publique, on peut se demander si ce noble
objectif n’est pas en train d’être dévoyé, pour faire plutôt place à la
militarisation de l’Administration. Silence, Damiba place ses frères, ironise Wakatséra.
Si, dans
l’absolu, ce n’est pas une mauvaise chose de choisir ses hommes de confiance
dont la loyauté ne souffrirait d’aucun doute, pour se donner les moyens de
parvenir aux objectifs que l’on s’est assignés, le risque, toutefois, dans une
telle manœuvre, est de donner l’impression aux Burkinabè, qu’on veut juste
placer des copains à qui on aurait donné, à leur tour, l’opportunité de se «
sucrer » sur le dos de la République analyse Wakatséra.
Mamadou Saliou Bah