Après l’accord à l’arrachée obtenu grâce aux bons offices des leaders religieux, ayant permis d’ajourner la manifestation des forces vives, initialement prévue le 9 mars, les Missi dominici sont toujours à pied d’œuvre pour rabibocher les camps antagonistes. C’est dans cette dynamique conciliatrice, que s’ouvre ce lundi une rencontre entre les forces vives de Guinée et les autorités de la transition, sous l’égide du Premier ministre, en vue d’arrondir les angles.
Pour venir à bout des gros nuages qui assombrissent de plus
en plus le ciel politique guinéen, les guides religieux sont parvenus à tordre
le bras aux deux protagonistes de la crise sociopolitique guinéenne. Pour
qu’ils acceptent enfin de briser le mur de glace qui les sépare.
C’est dans cette dynamique œcuménique qu’une réunion est
prévue ce lundi entre les représentants des forces vives et le gouvernement de
transition, au palais de la Colombe.
L’initiative étant de trouver une issue à la crise, à travers
un modus vivendi. Qui pourrait favoriser la bonne marche du processus de
transition, devant s’étendre sur deux années.
On s’attend à ce que ce face-à-face entre la junte et les
forces vives puisse produire de la fumée blanche. Afin que l’on puisse vaincre
le spectre de la violence qui ne cesse de planer au-dessus de nos têtes.
Les Guinéens avaient péché par excès d’angélisme, en pensant
que la chute d’Alpha Condé allait mettre un terme au décompte macabre. Mais
c’était mal connaître l’opiniâtreté des vieux démons qui hantent l’univers
politique guinéen.
Une situation entretenue ces dernières années par la forte
préemption du politique sur le landerneau. Limitant ainsi le champ d’action de
la société civile. Cette hégémonie des partis politiques, bâtis sur des
ressorts régionalistes, risque de constituer d’ailleurs un frein à la
consolidation de notre démocratie. Si l’on n’y prend garde.
En politisant à outrance l’administration publique, la
deuxième et la troisième république, ont plutôt trahi les espoirs qui
sous-tendaient l’avènement du pluralisme politique.
Le moment est venu de changer de paradigme, à la faveur de
cette transition. Mais une telle entreprise ne saurait prospérer sans une
synergie d’action des parties prenantes au processus de transition. Et la
consolidation des acquis institutionnels, afin que la justice puisse se
départir de cette image d’être en permanence dans l’ombre portée de l’exécutif.
Tous les regards seront donc tournés ce lundi vers le
quartier général de M. Bernard Goumou. Où les forces vives devront saisir
l’opportunité qui s’offrent à elles pour jouer cartes sur table. L’incident de
dernière minute, relatif à l’interpellation puis à la libération de M. Abdoul
Sacko, acteur de la société civile, et qui risquait de parasiter la démarche
des leaders religieux, ayant été clôt.
Mamadou Dian
Baldé