Crise guinéenne : Forces vives et junte jouent cartes sur table (Éditorial)

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  • 13 mars 2023 08:51

  • Politique

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Après l’accord à l’arrachée obtenu grâce aux bons offices des leaders religieux, ayant permis d’ajourner la manifestation des forces vives, initialement prévue le 9 mars, les Missi dominici sont toujours à pied d’œuvre pour rabibocher les camps antagonistes. C’est dans cette dynamique conciliatrice, que s’ouvre ce lundi une rencontre entre les forces vives de Guinée et les autorités de la transition, sous l’égide du Premier ministre, en vue d’arrondir les angles.

Pour venir à bout des gros nuages qui assombrissent de plus en plus le ciel politique guinéen, les guides religieux sont parvenus à tordre le bras aux deux protagonistes de la crise sociopolitique guinéenne. Pour qu’ils acceptent enfin de briser le mur de glace qui les sépare.

C’est dans cette dynamique œcuménique qu’une réunion est prévue ce lundi entre les représentants des forces vives et le gouvernement de transition, au palais de la Colombe.

L’initiative étant de trouver une issue à la crise, à travers un modus vivendi. Qui pourrait favoriser la bonne marche du processus de transition, devant s’étendre sur deux années.

On s’attend à ce que ce face-à-face entre la junte et les forces vives puisse produire de la fumée blanche. Afin que l’on puisse vaincre le spectre de la violence qui ne cesse de planer au-dessus de nos têtes.

Les Guinéens avaient péché par excès d’angélisme, en pensant que la chute d’Alpha Condé allait mettre un terme au décompte macabre. Mais c’était mal connaître l’opiniâtreté des vieux démons qui hantent l’univers politique guinéen.

Une situation entretenue ces dernières années par la forte préemption du politique sur le landerneau. Limitant ainsi le champ d’action de la société civile. Cette hégémonie des partis politiques, bâtis sur des ressorts régionalistes, risque de constituer d’ailleurs un frein à la consolidation de notre démocratie. Si l’on n’y prend garde.

En politisant à outrance l’administration publique, la deuxième et la troisième république, ont plutôt trahi les espoirs qui sous-tendaient l’avènement du pluralisme politique.

Le moment est venu de changer de paradigme, à la faveur de cette transition. Mais une telle entreprise ne saurait prospérer sans une synergie d’action des parties prenantes au processus de transition. Et la consolidation des acquis institutionnels, afin que la justice puisse se départir de cette image d’être en permanence dans l’ombre portée de l’exécutif.

Tous les regards seront donc tournés ce lundi vers le quartier général de M. Bernard Goumou. Où les forces vives devront saisir l’opportunité qui s’offrent à elles pour jouer cartes sur table. L’incident de dernière minute, relatif à l’interpellation puis à la libération de M. Abdoul Sacko, acteur de la société civile, et qui risquait de parasiter la démarche des leaders religieux, ayant été clôt. 

Mamadou Dian Baldé     

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