La mission conjointe CEDEAO-UA, qui devait arriver dimanche dernier dans notre capitale, dans le cadre de la médiation dans la crise guinéenne sous la férule de Thomas Boni Yayi, a été annulée in extremis. Il s’agit d’une décision prise à la demande des autorités guinéennes. Du moins si l’on en croit le chef de la diplomatie guinéenne Dr Morissanda Kouyaté, qui invoque des raisons de calendrier. Pour justifier ce report sine die de la mission.
Dans les colonnes de mosaiqueguinee.com, le ministre des
Affaires étrangères affirme sans ambages que ‘’les gens sont allés plus vite en
besogne. Et que la voix la plus autorisée en pareils cas demeure bien le
gouvernement’’.
Et que tout le reste n’était que de simples
‘’supputations’’.
Quant à la date retenue pour cette mission, ‘’elle sera
fixée plus tard de commun accord entre le gouvernement et la CEDEAO’’, selon le
ministre.
Voilà qui vient mettre un terme aux conjectures qui allaient
bon train autour de cette mission. Qui devait marquer le retour du médiateur Thomas
Yayi Boni, resté longtemps en hibernation.
Consacrant son temps à méditer les évangiles au quotidien.
Car Dr Boni est un fervent pentecôtiste.
Ses détracteurs le trouvent d’ailleurs aboulique dans sa
médiation. De quoi apporter de l’eau au moulin de ceux qui réclament son
remplacement pur et simple. Pour manque de résultats.
Un point de vue que ne semble pas partager pour le moment la
CEDEAO, son employeur. C’est le moins qu’on puisse affirmer, puisque le
remplacement de l’ancien président béninois dans son rôle de médiateur, ne
serait pas à l’ordre du jour à Abuja.
En tout état de cause, cette médiation en do mineur de Boni
ne pourrait que faire l’affaire du pouvoir de Conakry. Qui pourrait en profiter
pour jouer la montre.
Pourquoi pas en prendre de la graine avec ce qui se passe à
Bamako et à Ouagadougou, où les juntes restent et demeurent les véritables
maîtres des horloges. Au grand dam d’une CEDEAO impuissante.
Mamadou Dian Baldé