Crise sociopolitique : La fin de la « trêve des confiseurs »

blog-details
  • redaction.web@fimguinee.com

  • 22 mars 2021 11:22

  • Edito

  • 0

La sortie musclée du principal opposant au régime de Conakry ce weekend, à la faveur d’une visioconférence, appelant à une nouvelle coalition des forces vives de la nation contre la « dictature », pourrait sonner la fin de la « trêve des confiseurs ». Le Front national pour la défense de la constitution (FNDC) n’a d’ailleurs pas tardé à s’engouffrer dans cette  brèche  ouverte par Mamadou Cellou Dalein Diallo, pour annoncer la reprise imminente de ses activités. Coïncidence ou pas ? Tout porte-à-croire que les deux anciens alliés d’hier pourraient tout bonnement revenir à leur ancienne idylle.

Pour laver sans doute le nouvel affront qui vient de lui être fait par le pouvoir, en le privant de voyage, pour la seconde fois, le leader de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) est sorti de ses gonds. Cellou pour qui l’escrime politique n’a plus de secret, a profité de la première assemblée générale virtuelle de son parti, tenue  le samedi 20 mars, pour ameuter ses troupes.

L’occasion était opportune pour  sonner le tocsin, et caricaturer le pouvoir de  Conakry sous les traits d’un régime, partagé entre dictature et  kleptocratie.    

Dans cette épreuve de force entre les deux maillons forts de l’échiquier politique guinéen, le chef de l’opposition est décidé à tenir de nouveau la barbichette à Alpha Condé. Plus question de continuer à avaler des couleuvres.

Des inconditionnels de Cellou répètent à qui veut l’entendre que la coupe est  assez pleine. A la détention prolongée de  ses principaux  lieutenants, vient s’ajouter l’interdiction de sortir du territoire national qui lui pèse désormais. Se trouvant dos au mur, Dalein veut donc sortir de sa torpeur et faire feu de tout. Car en réalité, il s’agit dorénavant d’une lutte pour la survie politique.

D’où  cet appel lancé en faveur de la mise sur pied d’une coalition composée de partis politiques et de la société civile. Afin de créer une synergie d’actions pour tenir la dragée haute au gouvernement.

Cet appel de détresse pour « sauver la démocratie », est perçu comme un message  subliminal adressé au FNDC. Cette coalition hétéroclite de partis politiques et de mouvements de la société qui fut le porte-étendard de la lutte contre le troisième mandat d’Alpha Condé.

A l’allure où vont les choses, l’UFDG et le FNDC pourraient revenir à leur ancienne idylle. Une idylle rompue à la faveur de la présidentielle du 18 octobre à laquelle Dalein avait pris part, sans l’onction du front. Voulant à tout prix vaincre les signes indiens de la défaite. Une aventure qui s’est soldée malheureusement par une énième déconvenue électorale.

Malgré ce psychodrame, qui à l’époque avait fait jaser dans le landerneau politique, bien des gens pensent que le FNDC pourrait saisir  la main tendue de Cellou. Ce dernier étant le plus gros pourvoyeur de militants à la plateforme, qui a besoin de bras dans son combat. On en est certes pour le moment au stade des déclarations d’intention. Avec d’un côté le leader de l’UFDG qui appelle à ferrailler contre l’exécutif, et de l’autre, le FNDC qui voudrait  renaître de ses cendres, après avoir été contrainte à la pause. Face à la charge à la hussarde du régime lors du double-scrutin du 22 mars.

C’est serait de bonne guerre que l’UFDG et le FND  puissent retrouver leurs marques, pour redonner du souffle à notre démocratie. Quoi de plus normal.

Car comme le disait François Mitterrand, « il n’y a de démocratie que là où il ya contre-pouvoir ».

Mamadou Dian Baldé

Laisser un commentaire