Le 5 septembre 2021, le Colonel Mamadi Doumbouya avait ouvertement critiqué le culte de la personnalité et la personnalisation du pouvoir sous le régime d’Alpha Condé. Mais onze mois après, où on en est ? Le culte de la personnalité a-t-il disparu ?
Pour répondre à ces questions, il suffit de parcourir la
ville de Conakry et d’écouter certains discours. Des portraits géants du
Président de la Transition sont affichés partout.
Dans les discours, c’est à peine si certains thuriféraires
ne le qualifient pas « d’envoyé de Dieu » ou de « messie ».
C’est de cette manière que commence le culte de la personnalité sous tous les
régimes. Quant à la personnalisation du pouvoir, il n’est pas rare d’entendre
que le Président de la Transition a fait don de ceci ou de cela à telle ou
telle structure alors qu’il s’agit de biens ou fonds publics.
S’il était véritablement opposé au culte de la personnalité
et à la personnalisation du pouvoir et si sa dénonciation du 5 septembre
n’était pas simplement de la poudre aux yeux, il aurait été sans doute le
premier à mettre fin à ces fléaux. Mais il semble y prendre goût et laisse
faire puisque ces actes et discours flattent son ego. En fin de compte, il a
tout simplement fait un mauvais procès à Alpha Condé.
Sékou Koundouno,
Responsable des Stratégies et Planification du FNDC
Membre du Réseau AFRIKKI
Network