Comme annoncé précédemment, le capitaine Moussa Dadis Camara a comparu ce lundi 9 janvier 2023 au tribunal criminel de Dixinn, délocalisé à la Cour d’Appel de Conakry. Au compte de l’audience de ce jour sur le Massacre du 28 septembre 2009, l’ancien homme fort de Conakry a martelé qu’il a été victime d’un complot qui l’a écarté du pouvoir. Si ses avocats appuient cette déclaration, clamant son innocence ; ce n’est le cas des avocats de la partie civile, qui défendent les ayant-droits des 157 femmes morts lors de cette répression au stade de Dixinn.
Maitre Jean Baptiste Jocamey Haba, un des avocats de Moussa
Dadis Camara :
« Il n’a jamais manqué de parler de complot. Vous
comprendrez encore beaucoup plus mieux la question de complot quand nous aurons
le temps de lui poser des questions, quand nous aurons le temps d’indiquer
publiquement les éléments que nous avons à notre possession et qui indiquent en
réalité que ce qui s’est passé au stade du 28 septembre en 2009 n’a été qu’un
complot savamment organisé contre lui. Il le dit, il insiste, il est pesant
là-dessus parce que c’est cela la vérité. Donc, c’est normal qu’il en parle et
nous allons en parler jusqu’à la fin. Son entourage donc étant à la base de
cela, il a cité quelques individualités. Je vous rappelle qu’il est poursuivi
pour complicité. Et dès lors qu’on parle de complicité, il y a sûrement un
auteur principal que l’on va chercher. Il faut que ces faits principaux soient
établis avant même d’étendre à la notion de complicité… »
Par contre, Maître Amadou Kamano, un des avocats de la
partie civile, soutient que le Capitaine Moussa Dadis Camara a effectivement
participé, à travers ses hommes, au massacre.
« Dans sa tentative de se soustraire aux réponses qui ont
été données depuis très longtemps, les enquêtes ont prouvé effectivement que
Capitaine Moussa Dadis Camara avait ses hommes aussi au stade. Il est vrai
qu’il a utilisé le terrain, il a utilisé un homme qu’on appelle Machiavel. Il a
répété ça le matin : diviser pour régner et surtout être à la ruse. Et c’est ce
qu’il est en train de prouver. Il ne peut pas dire qu’il ne connait pas Cécé
Raphaël Haba qu’il a nommé auprès de Toumba à l’effet de le contrôler et de lui
rendre compte. Et Cécé Raphaël Haba a confirmé devant nous tous. Il dit même
qu’il était considéré comme son jeune frère et c’est ce que Toumba même a
confirmé. (…) Nous sommes actuellement à la phase des questions. Ce que les accusés
donnent comme réponses, on ne se fit pas trop à cela, puisse qu’il y aura la
phase des confrontations. Vous-mêmes vous avez vu ses hésitations par rapport à
sa confrontation avec le général Mathurin Bangoura. Il a hésité à plusieurs
reprises, parce qu’il sait que les confrontations prouveront qu’ils sont
effectivement coupables. Ensuite, il y aura également le temps où les preuves
vont être exhibées et ces preuves ne datent pas de longtemps. Vous le savez
avec l’électronique actuellement, on ne fait rien qui reste caché… »
La rédaction