La paralysie des cours et tribunaux de Conakry se poursuit depuis que les magistrats ont appelé à un débrayage pour dénoncer les agissements du Garde des Sceaux. Dans la journée de ce mercredi 13 septembre 2023, un reporter de FIM FM a fait le tour de certaines salles d’audience de Conakry. Le constat révèle que la paralysie est de mise malgré les menaces du ministre Alphonse Charles Wright, qui exige un contrôle des présences des magistrats.

Le constat a commencé au tribunal de première instance de Dixinn. A la rentrée principale, plusieurs gardes pénitentiaires sont assis sur un banc en train de causer. Dans la cour, pas de rôle affiché au tableau. La salle d’audience est déserte.

Le seul bruit que l’on entend est émis à partir du secrétariat du parquet. Des agents y circulent dans les couloirs avec des papiers à bout de bras. Un d’entre eux nous a confirmé que les activités n’ont pas encore repris parce que les magistrats sont en grève depuis plusieurs semaines.

Comme pour confirmer les propos de ce dernier, un des gardes pénitentiaires a ajouté qu’aucun magistrat n’était présent au moment où on passait, excepté le procureur de la République, Alghassimou Diallo.

De Dixinn, notre reporter a mis le cap sur la Cour d’Appel. Là aussi, la cour est quasi déserte, pas de rôle affiché au tableau, les portes de la salle d’audience fermées. Tout de même, on a pu constater la présence d’un des avocats généraux dans les couloirs au premier étage.

Malgré nos tentatives, personne n’a pu le confirmer, mais des policiers armés devant son bureau nous ont fait croire que le Procureur général était présent.

Au TPI de Kaloum, c’est le même constat qui se dégage. Le président du tribunal était à son bureau, mais beaucoup d’autres magistrats avaient encore leurs bureaux fermés.

Contrairement aux tribunaux de Dixinn et de Kaloum et à la Cour d’Appel, à Mafanco les activités semblent avoir repris. En plus de la présence des magistrats, la salle d’audience refoulait du monde. Cinq dossiers correctionnels, inscrits au rôle, étaient en cours de jugement. Les débats étaient dirigés par le président du tribunal Souleymane Traoré. Le Ministère public était représenté par Kanfory Ibrahima Camara.

La présence de la Radiodiffusion et télévision guinéenne (RTG) et d’un organe de la presse privée est constatée sur place par notre reporter. Coïncidence ou mise en scène ? That’s the question !

La rédaction de FIM FM