L'ONG Human Right Watch accuse les gardes-frontières saoudiens d'avoir tué depuis l'an dernier des centaines de migrants éthiopiens qui tentaient de pénétrer en Arabie saoudite en passant par sa frontière avec le Yémen.
Dans un rapport de 73 pages, Human Rights Watch dénonce la
situation de centaines de milliers d'Éthiopiens empruntant la « route de l'Est
» reliant la Corne de l'Afrique au Golfe, en passant par le Yémen.
L'ONG s'appuie sur des entretiens effectués avec 38 migrants
ayant tenté de pénétrer en Arabie saoudite depuis le Yémen. Ils évoquent la
présence d'« armes explosives », des tirs à bout portant de la part des
gardes-frontières saoudiens qui demandent aux Éthiopiens « sur quelle partie de
leur corps ils préféreraient que l'on tire ».
Des images satellites, des vidéos et photos publiées sur les
réseaux sociaux « ou recueillies auprès d'autres sources » viennent étayer les
témoignages des Ethiopiens.
Les autorités saoudiennes contestent les faits rapportés par
l'ONG. « Les allégations contenues dans le rapport de Human Rights Watch selon
lesquelles des gardes-frontières saoudiens auraient tiré sur des Éthiopiens
traversant la frontière entre l'Arabie saoudite et le Yémen sont infondées et
ne reposent pas sur des sources fiables », a déclaré à l'AFP une source
gouvernementale saoudienne.
Le meurtre « généralisé et systématique » des migrants
éthiopiens pourrait même constituer un crime contre l'humanité, estime
HRW.
L'année dernière, l'ONU avait fait état de tirs d'artillerie
transfrontaliers et des tirs d'armes légères par les forces de sécurité
saoudiennes ayant tué 430 migrants dans le sud de l'Arabie saoudite et le nord
du Yémen durant les quatre premiers mois de 2022.
Radio France Internationale
(RFI)