Des enfants kidnappés sur le chemin de l’école et retrouvés violés quelques jours plus tard, des adultes et des vieux d’un âge avancé qui n’hésitent plus à s’en prendre à des enfants de moins de 10 ans, des maitres d’écoles coraniques qui abusent de leurs élèves sans occulter les cas d’inceste. Quasi quotidiennement, les médias rapportent des récits insoutenables de viols notamment sur des mineurs.res.
Le phénomène a pris une telle ampleur, qu’en lisant ces récits glaçants, on se rend compte que le viol a tendance à devenir une banalité en République de Guinée.
Selon les
statistiques de l’OPROGEM, en 2019, entre janvier et septembre, près de 300
cas de viols ont été répertoriés dont les 90% portaient sur des mineurs.res. En
2020, la situation s’est plutôt aggravée avec 367 cas de viols dont 107
sur mineurs. A la lecture de ces statistiques, le viol, est un véritable
fléau qui gangrène la société guinéenne. Malheureusement, malgré les efforts
consentis tant par les autorités que les ONG, le phénomène progresse et
l’impunité semble galvaniser les violeurs.
C’est dans
ce contexte de lutte perpétuelle, qu’un certain artiste nommé « N’Boma »,
sort une chanson intitulée « KO TOUBA & OUNDOUGAL », outre le fait que
cette chanson soit un condensé d’insanités qui portent un regard misogyne sur
la femme, ce qui nous interpelle et fait l’objet de cette dénonciation, c’est
le fait qu’elle soit une incitation flagrante au viol et à la pédophilie.
En effet
dans un de ses passages, l’auteur recommande explicitement aux hommes de
privilégier les relations sexuelles avec les petites filles de 10 à 15 ans, car
selon lui, c’est l’âge idéale pour qu’un homme prenne du plaisir avec une femme.
D’ailleurs, il rajoute qu’à partir de 20 ans, la femme devient « un trou
sans fond dans lequel l’homme risque de se noyer ». Toujours dans la même
lancée, cet artiste promet que les hommes ont pris la décision de s’en prendre
à toutes les filles qui porteraient des habits « courts et
indécents ».
Un artiste
aussi peu célèbre soit-il, draine des mélomanes, des fans dont certains ne
peuvent faire la différence entre image et réalité. Certains d’entre eux sont
bien capables de reproduire à la lettre tout ce que leur dit leur idole, sans
se soucier si cela est préjudiciable à autrui ou pas.
Nous dénonçons
cette chanson dont le message compromet d’avantage la lutte contre le phénomène
de viol dans notre pays.
Nous interpellons
et sollicitons des autorités compétentes (culturelles et judiciaires) de
prendre les dispositions pour que cet artiste ne puisse continuer à diffuser ce
message ignoble qui contribue à la dépravation des mœurs.
Qu’un adulte
prenne du plaisir à écouter et à se trémousser au rythme de chassons obscènes, cela
peut se discuter mais aucun artiste ne devrait à travers ses œuvres appeler à
dégradation de la vie d’autrui encore moins celle d’une couche aussi vulnérable
que celle des enfants.
Nous
invitons l’ensemble des mélomanes, à faire preuve de discernement en ce qui
concerne les agissements et messages véhiculés par des chanteurs sans vergogne.
Pour Mon enfant, ma vie Pour F2DHG
Djeinabou Diallo SYLLA Moussa Yéro BAH
Pour APAC-Guinée
Pour l’OGDH
Asmaou BARRY Me
Halimatou CAMARA