Le lancement ce lundi, d’un nouveau cadre de dialogue inclusif, devant
regrouper les partis politiques et la société civile, autour des représentants
du gouvernement de transition pourrait augurer bien des succès, pour une sortie
de crise définitive dans la perspective d’une transition apaisée. C’est du
moins le souhait de maints observateurs, de voir enfin les planètes s’aligner,
pour que soient dissipées les querelles byzantines autour de la gestion de
cette transition, qui se trouve encore à la croisée des chemins. Mais réussir
un tel pari implique des sacrifices de la part de tous les acteurs, qui devront
privilégier le bien commun, au détriment de calculs politiques à courte vue.
Tous les regards sont tournés ce
lundi vers le cadre de dialogue newlook initié par le Premier ministre Mohamed
Béavogui, avec l’onction du président de la transition. Une plateforme qui tranche
avec celle qui tenait lieu jusque-là de cadre de concertation. Un projet
controversé, qui n’avait pas obtenu l’adhésion de toutes les forces vives. Qui
finira d’ailleurs par marquer le pas, à cause de la vacuité du cadre proposé
par le ministre Mory Condé de l’Administration du territoire et de la
décentralisation (Matd).
C’est pour corriger le tir, afin
d’éviter de se tirer dans les pattes que le Premier ministre a repris les
choses en main, en conviant autour de la table toutes les forces sociopolitiques.
Pour un dialogue que Mohamed Béavogui qualifie de « franc et
sincère ».
Une main tendue qui semble avoir
fait son effet sur le moral des troupes au sein du landerneau politique. Où
même les opposants les plus irréductibles aux autorités de la transition se
sont abjurés. Pour donner une chance au chant des colombes, en faveur de la
paix dans la cité.
C’est le cas du Front national
pour la défense de la constitution (Fndc) et de l’Alliance nationale pour
l’alternance démocratique (Anad) de Cellou Dalein Diallo. Qui tous deux ont
promis d’être autour de la table ce lundi, en face des représentants de la
junte. Pour vider le contentieux né autour du chronogramme de la transition,
dont la durée a été fixé à 36 mois, par le Conseil national de transition (Cnt),
sur injonction du Cnrd.
D’autres sujets qui fâchent
devront aussi être au menu de ces pourparlers inter guinéens. Il s’agit
notamment de la mise en place de l’OGE (organe de gestion électoral) qui devra
supplanter l’ancienne ceni, le contenu de la nouvelle constitution dont
l’adoption se fera par référendum entre autres.
Autant de défis que seuls des
esprits politiques froids pourraient relever. Une denrée dont notre échiquier
politique manque malheureusement.
En lieu et place de gens
désintéressés et réfléchis, notre landerneau pullule de politiciens rompus dans
les grenouillages.
Pour revenir à ce nouveau cadre
de dialogue, si l’on veut en tirer un éventuel succès, cela commandera des
concessions de part et d’autre des participants à ces travaux. Au lieu de se
tirer dans les pattes, pour des intérêts électoralistes.
Mamadou Dian Baldé