La machine de répression des crimes économiques a de quoi se mettre sous les crocs. Entre détournement de fonds, prise illégale d’intérêts et autres délits d'initiés, j’en passe et des meilleurs, les charges ne manquent pas à l’encontre des présumés fossoyeurs de notre économie. Qui, face au rouleau compresseur de la Crief, tombent comme des dominos. A la grande satisfaction des chantres de la bonne gouvernance, qui n’avaient malheureusement pas droit de cité dans l’ancien monde d’Alpha Condé.
Bon droit a besoin d’aide. Cette expression d’origine latine
devrait inspirer tous ceux qui saluent l’avènement de la Cour de répression des
infractions économiques et financières (CRIEF). Cet instrument de lutte contre
la délinquance financière, qui avait fait défaut à la bonne marche de notre
administration publique. Dont les régies financières étaient transformées en
des cavernes d'Ali Baba. Où des bandits à col blanc s'en mettaient plein les
poches, en toute impunité. L’impunité, ce mal guinéen, qui fut le talon
d'Achille du pouvoir déchu.
Depuis le début de cette opération « mains propres », lancée
par la CRIEF, on entend parler de montants, qui donnent le tournis. Preuve que
le président Alpha Condé ne se préoccupait nullement de la bonne tenue de notre
trésorerie. Ce qui importait chez lui, c’était la préservation de son fauteuil
présidentiel. Pour le reste, circulez il n’y a rien à avoir.
Cette incurie ne pouvait durer indéfiniment. « On est
souvent puni par où on a pêché », nous apprend l’adage. Cela, Alpha l’aura
appris à ses dépens. Puisque le colonel Mamadi Doumbouya a, parmi le chapelet
de péchés mortels égrené contre le régime défunt, inscrit la corruption en pole
position.
Et c’est cette ficelle qu’il continue d’utiliser pour fermer
le caquet aux anciens membres de l’establishment. Qui traînent pour la plupart
des casseroles, à forte résonance.
Ce n’est pas surprenant que ces « honnis » de la République,
tels des lions en cage, essaient par tous les moyens de jeter le discrédit sur
la CRIEF. Il y en a même qui, pour échapper à cette redoutable machine, se
caparaçonnent derrière l’armure des partis politiques. Comme si devenir chef de
parti garantissait l’impunité.
De telles tentatives devraient plutôt galvaniser la CRIEF, à
ne faire aucune distinction entre les présumés fossoyeurs de nos deniers
publics. La main du procureur Aly Touré ne devrait donc pas trembler. Ce n’est
qu’à ce prix, il rendra service au peuple de Guinée, qui a toujours été le
dindon de la farce, dans cette pantomime démocratique, qui ne sert en réalité
qu’à empiffrer des élites sans foi ni loi.
Mamadou Dian Baldé