Les langues commencent à se délier, après le retour au calme observée ces dernières heures dans la capitale, où les scènes d’horreur vécues, durant ces folles journées, continuent toujours de hanter les esprits. A ce concert de condamnations, le ministre de la Justice et garde des sceaux, M. Charles Wright, a joint sa voix pour clouer le Front national pour la défense de la constitution (Fndc) au pilori. Le garde des sceaux, qui n’est pas allé de main molle dans cette sortie au vitriol, a profité de l’occasion pour annoncer des mesures fortes, dont celle consistant à sceller définitivement le sort du Fndc. Une démarche qui confirme la volonté d’affermissement du régime de Conakry.
Le calme apparent qui règne dans la cité, après les violents
heurts qui ont émaillé récemment la manifestation du Front national pour la
défense de la constitution (Fndc), ne serait que précaire. Car pendant que la
Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) tente
d’arrondir les angles, pour éviter que la situation ne s’enlise davantage,
chaque camp campe sur ses positions.
La junte aurait ainsi décidé de serrer les boulons. Ne
laissant la place qu’à un monologue. Rompant du coup avec la tiédeur
révolutionnaire qui caractérisait jusque-là le processus de gestion de la
transition.
Cet affermissement de sa position se lit dans la
détermination de l’appareil judiciaire, à vouloir couper bras et jambes à tous
ceux qui seraient liés aux incidents enregistrés récemment dans la cité. Des
menaces à prendre très au sérieux, quand on sait qu’elles émanent d’une voix
autorisée, qui n’est autre que celle du ministre de la Justice. Charles Wright
qui s’exprimait ce lundi, pour la première fois sur ces incidents malheureux,
qui ont entraîné des morts d’hommes, jure de tailler des croupières tous ceux
qui « pourrissent le climat » dans la cité. En se servant d’enfants mineurs
comme boucliers voire comme de la chair à canons.
Ces propos du garde des sceaux, tenus dans le même sillage
que la diffusion d’un communiqué de son département, y afférent, laisse
entrevoir que les autorités de la transition n’entendent pas transiger avec les
lois de la république. A chacun sa croix donc.
Cette tirade de Charles Wright pourrait faire monter
davantage la mayonnaise dans ce casus belli.
De quoi courroucer l’Anad et les forces vives qui continuent
de se répandre en imprécation, sur fond d’un procès en illégitimité contre les
autorités de la transition. Preuve que Dalein et ses alliés sont prêts à se
battre avec mordant pour un retour rapide à l’ordre constitutionnel.
Pour éviter l’implosion par le fait de ces positions
tranchées, bien des gens pensent que le salut ne pourrait venir que de la
médiation mise en place par la Cédéao. L’organisation régionale réitère
d’ailleurs son soutien aux « autorités de transition et au peuple de Guinée
dans cette entreprise ».
Mamadou Dian Baldé