Editorial : face à une opposition pugnace, la junte durcit le ton

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  • 02 août 2022 08:43

  • Politique

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Les langues commencent à se délier, après le retour au calme observée ces dernières heures dans la capitale, où les scènes d’horreur vécues, durant ces folles journées, continuent toujours de hanter les esprits. A ce concert de condamnations, le ministre de la Justice et garde des sceaux, M. Charles Wright, a joint sa voix pour clouer le Front national pour la défense de la constitution (Fndc) au pilori. Le garde des sceaux, qui n’est pas allé de main molle dans cette sortie au vitriol, a profité de l’occasion pour annoncer des mesures fortes, dont celle consistant à sceller définitivement le sort du Fndc. Une démarche qui confirme la volonté d’affermissement du régime de Conakry.

Le calme apparent qui règne dans la cité, après les violents heurts qui ont émaillé récemment la manifestation du Front national pour la défense de la constitution (Fndc), ne serait que précaire. Car pendant que la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) tente d’arrondir les angles, pour éviter que la situation ne s’enlise davantage, chaque camp campe sur ses positions.

La junte aurait ainsi décidé de serrer les boulons. Ne laissant la place qu’à un monologue. Rompant du coup avec la tiédeur révolutionnaire qui caractérisait jusque-là le processus de gestion de la transition.  

Cet affermissement de sa position se lit dans la détermination de l’appareil judiciaire, à vouloir couper bras et jambes à tous ceux qui seraient liés aux incidents enregistrés récemment dans la cité. Des menaces à prendre très au sérieux, quand on sait qu’elles émanent d’une voix autorisée, qui n’est autre que celle du ministre de la Justice. Charles Wright qui s’exprimait ce lundi, pour la première fois sur ces incidents malheureux, qui ont entraîné des morts d’hommes, jure de tailler des croupières tous ceux qui « pourrissent le climat » dans la cité. En se servant d’enfants mineurs comme boucliers voire comme de la chair à canons.

Ces propos du garde des sceaux, tenus dans le même sillage que la diffusion d’un communiqué de son département, y afférent, laisse entrevoir que les autorités de la transition n’entendent pas transiger avec les lois de la république. A chacun sa croix donc.

Cette tirade de Charles Wright pourrait faire monter davantage la mayonnaise dans ce casus belli.

De quoi courroucer l’Anad et les forces vives qui continuent de se répandre en imprécation, sur fond d’un procès en illégitimité contre les autorités de la transition. Preuve que Dalein et ses alliés sont prêts à se battre avec mordant pour un retour rapide à l’ordre constitutionnel.

Pour éviter l’implosion par le fait de ces positions tranchées, bien des gens pensent que le salut ne pourrait venir que de la médiation mise en place par la Cédéao. L’organisation régionale réitère d’ailleurs son soutien aux « autorités de transition et au peuple de Guinée dans cette entreprise ».

Mamadou Dian Baldé

 

 

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